Lutte contre la fièvre jaune : renforcement de la mobilisation sociale pour la cible non vaccinée

Lundi 5 Septembre 2016 - 15:22

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La ville de Kinshasa vient d’organiser la campagne préventive de vaccination contre la fièvre jaune. Et plus de sept millions de personnes âgées de neuf mois jusqu’ à plus ont été vaccinées contre cette maladie transmise par le moustique de type aedes aegyptis.

Selon l’OMS, un faible taux de couverture vaccinale a été enregistré dans la zone sanitaire de Masina 1, dans les derniers jours de la campagne préventive. Suite à  cela, les équipes de mobilisation sociale ont décidé de donner un nouveau coup d’accélérateur aux activités de sensibilisation. Ces équipes conduites par le Dr Muriel Nzazi, médecin épidémiologiste et chef du Bureau provincial de l’OMS, et le Dr Espérance Mangala, médecin chef de la zone sanitaire de Masina 1, se sont rendues dans chacune des aires sanitaires concernées pour mener un sondage rapide de l’édition 2016 de la campagne préventive contre la fièvre jaune en cette dixième et dernière journée de vaccination et d’en tirer les leçons nécessaires pour corriger le tir ainsi que mener une sensibilisation ciblée dans tous les ménages visités pour amener les cibles non vaccinées ou hésitantes à se faire vacciner.

Les équipes  vaccination ont aussi participé à la séance de synthèse finale à l’Inspection sanitaire provinciale. Munies de plusieurs exemplaires du formulaire de sondage rapide, ces équipes composées de superviseurs provinciaux et de partenaires (OMS, Unicef, etc.) ont ,en outre, visité une trentaine de ménages des aires de santé retenues. Les enquêteurs ont  visité les localités où les taux de couverture vaccinale étaient les plus faibles de la zone sanitaire de Masina 1. À Efoloko (45%), Tshangu (56%), Boba (66%), Abattoir 1 (48%), Abattoir 2 (51%) pour ne citer que ces localités, au moins cent cinquante personnes pour une moyenne de trente ménages comprenant environ trente-cinq personnes ont été rencontrées.

 À titre illustratif, les quatre-vingt-treize personnes visitées à Tshangu étaient  toutes vaccinées et ont présenté leurs cartes bleues de vaccination, auxquelles il faut ajouter cinq personnes que les équipes ont permis de vacciner dont deux personnes de troisième âge vaccinées sur place dans leurs maisons. À Efoloko, sur les 92 personnes  sondées, 74 avaient été vaccinées et ont exhibé leurs cartes bleues tandis qu’une personne âgée ne pouvant se déplacer a été vaccinée sur place par les équipes mobiles. Il en ressort, selon les investigations, que le reste des personnes ont été vaccinées à N’djili où elles ont reçu leurs cartes de vaccination. 

À chacune de ces visites dans les foyers ou dans les lieux publics, les équipes ont saisi l’occasion pour sensibiliser et sonder les personnes rencontrées afin d'en savoir plus sur leur état vaccinal.  "Il est souvent arrivé que nos équipes interviennent pour faire vacciner les populations in situ. Tel est le cas au marché de la Liberté où nous sommes intervenus sur les antennes de la radio locale du marché pour sensibiliser davantage les usagers du marché afin qu’ils se fassent vacciner contre la fièvre", a indiqué le Dr Muriel Nzazi.  Après cette intervention sur les ondes, l’action a continué en direction des retardataires qui n’avaient toujours pas reçu leur vaccin. L’une de ces personnes, une handicapée sourde-muette, a été convaincue par le langage gestuel utilisé par un des mobilisateurs sociaux à se faire vacciner. 

La descente sur le terrain des superviseurs de l’Unicef et de l’OMS a permis de tirer quelques leçons, notamment une connaissance limitée de la date de fin de la campagne de vaccination prévue pour le 26 août; un nombre important de personnes se sont fait vacciner sans se préoccuper de récupérer leurs cartes de vaccination. Les équipes de l’OMS et l’Unicef recommandent que pour renforcer la qualité des interventions pour une campagne préventive couvrant une large population comme c’est le cas à Kinshasa, il est essentiel  de rendre efficace l’utilisation rationnelle des canaux de communication publique dans les lieux de rassemblement public pour s’assurer d’une bonne séance de vaccination; de disposer des équipes mobiles de vaccination dans les lieux publics très fréquentés tels que les marchés, temples, mosquées, synagogues, gares routières, arrêts de bus, etc.

Elles recommandent aussi l’utilisation des caravanes de sensibilisation animées par des personnes influentes du milieu accompagnées d’équipes mobiles de vaccination lors des opérations de ratissage ; l’organisation des points de presse réguliers avant, pendant et après les campagnes de vaccination pour fournir aux médias les éléments concrets d’information sur la fièvre jaune ou sur toute autre maladie pour laquelle une campagne de vaccination est envisagée ou organisée; la Constitution d'une masse critique de journalistes et de communicateurs sur laquelle la cellule de communication pourra compter pour mobiliser et impliquer, chaque fois qu’il est nécessaire, les médias dans la participation aux activités d’information sur les maladies évitables par la vaccination, privilégier les relations humaines et le professionnalisme dans l’identification des journalistes et des communicateurs à impliquer dans les activités d’information du public en matière de santé. Telles sont les recommandations des équipes de monitorage.  

Aline Nzuzi

Légendes et crédits photo : 

Une superviseur de l'OMS vérifiant une carte de vaccination

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