Destruction des biens publics : un djihadiste malien entendu par la CPI

Lundi 22 Août 2016 - 14:45

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Accusé pour avoir multiplié des attaques contre les biens publics et détruit les mausolées classés dans la liste des édifices faisant partie du patrimoine mondial de l'humanité à Tombouctou, le djihadiste malien, Ahmad Al Faqi Al Mahdi est entendu, ce lundi 22 août, par la Cour pénale internationale.  

Parlant des conséquences positives qu’engendra ce procès historique quant au respect des édifices nationaux, l’une des experts et juriste, la procureure Fatou Bensouda, a précisé que ce procès sera un exemple important. D’autant plus, c’est le premier qui est lié au conflit malien et dont un djihadiste, présumé coupable, reconnait sa culpabilité. « Ce sera un message fort qui viendra renforcer la lutte contre le pillage et la destruction des patrimoines culturels à travers le monde », a ajouté l’experte juriste. Tout en précisant qu’attaquer et détruire les sites, les symboles culturels et religieux de la communauté est une agression sur leur histoire. C’est pourquoi,  aucune personne ayant détruit ce qui incarne l'âme et les racines d'un peuple ne doit pas échapper à la justice.

Enumérant les faits reprochés à Ahmad Al Faqi Al Mahdi, la CPI souligne qu’il est accusé d'avoir dirigé intentionnellement, entre le 30 juin et le 11 juillet 2012,  des attaques contre neuf mausolées historiques de la ville de Tombouctou et contre la porte de la grande mosquée de Sidi Yahi. Et ceci, à coups de pioche, de houe et de burin, alors que ces édifices ont été fondés à partir du Vème siècle par des tribus touareg et tirent la prospérité du commerce caravanier de la ville de Tombouctou, devenue aujourd’hui un grand centre intellectuel de l'islam.

Selon, les juges de la CPI, cette audience qui s'est ouverte à 09H00 devra durer une semaine. Cependant, si l'accusé plaide coupable, l'accusation et la défense prononceront leurs déclarations liminaires mais, le jugement et la condamnation suivront à une date ultérieure.
Evoquant de son côté le mobile et les raisons ayant motivé, Ahmad Al Faqi Al Mahdi de plaider coupable, l’avocat de la partie  défenderesse, Mohamed Aouini a précisé que son client plaidera coupable à cause de son statut de musulman, car il croit en la justice. «  A travers cet acte, il veut également demander pardon aux habitants de Tombouctou et au peuple malien », a-t-il indiqué.
 Notons que selon les faits, l’accusé serait l’un des membres d'Ansar Dine, une personnalité influente qui faisait partie des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et qui ont contrôlé le nord du Mali pendant environ dix mois en 2012, plus précisément avant d'être en grande partie chassés de la région par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013.
 
   
 
 

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