Lutte contre la maladie du sommeil : évaluation du projet de recherche transfrontalierJeudi 18 Août 2016 - 17:24 D’une durée de trois ans, le projet de recherche transfrontalier de lutte contre la maladie du sommeil financé par le Find est à sa première année de mise en œuvre, soit d’août 2015 à juillet 2016. Au terme d’une année de mise en œuvre, l’heure est à l’évaluation de ce projet qui contribue au renforcement de la lutte contre la maladie du sommeil au Kongo central où des cas de maladie du sommeil ont été enregistrés. Cette évaluation se fait au centre catholique Théresianum avec les médecins chefs de zone du Kongo central sous la conduite du directeur du programme national de lutte contre la trypanosomiase humaine africaine, le Dr Crispin Lumbala avec Find qui finance ledit projet représenté par son responsable chargé du département des maladies tropicales négligées , Joseph Ndungu. Au cours de cette réunion, les participants ont identifié les différentes interventions réalisées dans la mise en œuvre de ce projet dans la province du Kongo central. Ils ont relevé les forces et les faiblesses pour voir comment mettre en place des stratégies pour améliorer la continuation du projet sur le terrain. Selon le directeur du PNLTHA, c’est grâce au projet financé par Find qu’il a été mis sur pied le premier test de diagnostic rapide de la maladie. Jusqu’en 2012, explique-t-il, le test utilisé pour dépister la maladie était difficile surtout dans les milieux périphériques à cause du manque d’électricité et de la chaîne de froid. Mais avec le projet Find, il a été mis sur pied le test de diagnostic rapide individuel qui n’exige pas de chaîne de froid à l’instar de test de diagnostic rapide de la malaria. Ce financement a également permis de mettre sur pied d’autres outils comme la microscopie à fluorescence, certaines analyses basées sur la biologie moléculaire. Ce qui a permis d’améliorer la lutte contre la maladie du sommeil au Kongo central et des résultats probants ont été atteints. « À travers ce projet, les résultats obtenus sont énormément édifiants et satisfaisants. Pour la première moitié de cette année, nous avons pu dépister cinquante cas. Ce qui est non seulement un motif de satisfaction parce qu’on arrive à dépister et diagnostiquer les malades plus précocement mais aussi une interpellation qui attire notre attention pour dire que le problème est permanent. De ce fait, les efforts de lutte contre cette maladie doivent être redoublés d’efforts ». Pour sa part, le Pr Joseph Ndungu s’est dit satisfait des résultats réalisés durant la première année de la mise en œuvre du projet et promet d’étendre ledit projet dans les autres provinces de la RDC. « Les bons résultats réalisés au kongo central seront étudiés pour voir dans quelle mesure les mettre en pratique dans d’autres provinces comme au Kasaï, Kasaï central, Sankuru, ex-province orientale où il y a des cas de maladie du sommeil », s'est-il réjoui. Après cette évaluation, a-t-il laissé entendre, les leçons apprises nous permettrons de voir comment les améliorer pour implémenter le projet au Congo-Brazza où il y a déjà une équipe qui a été formée à Kinshasa. « L’impression est bonne, car la stratégie implémentée a permis de voir qu’on peut détecter beaucoup plus de cas que ce qui a été détecté avant la mise en œuvre du projet. ce projet au Kongo central a été bien implémenté et la progression est très bonne, il a généré des données qui vont permettre à ce qu’on puisse démarrer le projet dans d’autres pays frontaliers de la RDC », a conclu avec satisfaction le délégué du Find. Notons que la trypanosomiase africaine, autrement dite maladie du sommeil, est une maladie parasitaire provoquée par un trypanosome, qui est transmis par la piqûre de la mouche tsé-tsé qui affecte les animaux dont l'homme. Selon l’OMS, les signes de la maladie évoluent en deux phases. Au cours du premier stade, les trypanosomes se multiplient dans les tissus sous-cutanés, dans le système sanguin et lymphatique. On parle alors de phase lymphatico-sanguine qui se caractérise par des poussées de fièvre, des céphalées, des douleurs articulaires et un prurit. Au cours de la seconde phase, le parasite franchit la barrière hémato-encéphalique et envahit le système nerveux central. C’est ce que l’on appelle la phase neurologique ou méningo-encéphalique. En général, elle correspond à l’apparition des signes et symptômes manifestes de la maladie: modification du comportement, état confusionnel, troubles sensoriels et mauvaise coordination. Les troubles du sommeil, à l’origine du nom de la maladie, sont une caractéristique importante de la deuxième phase. En l’absence de traitement, la maladie du sommeil est mortelle. Aline Nzuzi Légendes et crédits photo :La mouche tsé tsé, vecteur de la maladie du sommeil Notification:Non |