Question à Gilbert Odongo : L’Afrique doit-elle rester dans la zone franc ?

06-12-2013 09:57

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Si l’on veut rester objectif, aujourd’hui, la question n’est pas d’actualité : la zone franc est à ce jour l’une des plus stables de toutes les zones monétaires qui existent dans le monde. La monnaie FCFA de la zone remplit sans anicroche toutes les fonctions dévolues à une monnaie : instrument à la fois de mesure de valeur, de transaction et de réserve. Elle est bien gérée, aussi bien par la BCÉAO que la Béac. Elle est crédible, acceptée par tous, appréciée de tous, et librement convertible dans les autres monnaies.

Si la question est : l’Afrique francophone peut-elle gérer une monnaie commune sans la France ? La réponse est affirmative. Elle peut s’en donner les moyens humains et matériels, et surtout la discipline nécessaire à une bonne gestion de la monnaie. Cela est aussi valable pour chaque pays, le cas échéant.

Gilbert Ondongo, Ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances, du Plan, du Portefeuille public et de l’Intégration de la République du Congo
Le franc cFA 1939-2013 : plus de 70 ans d’histoire commune Le franc CFA, créé en 1939 et officialisé le 26 décembre 1945, après la ratification des accords de Bretton Woods signifie « franc de la communauté française d’Afrique ». Le Franc CFA est la monnaie commune de 15 pays africains et des territoires du pacifique, dont 8 pays de l’union economique et Monétaire ouest-Africaine, (Uémoa – Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) ayant comme institution d’émission la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bcéao) ; 6 pays de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac – Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad), leur institut d’émission est la banque des Etats de l’Afrique centrale (Béac). Le franc CFA connaît aujourd’hui deux appellations : le franc de la communauté financière d’Afrique pour les pays de l’Uémoa, et le franc de la coopération financière en Afrique centrale pour la zone Béac. La décision monétaire de ces entités africaines ne peut être prise sans en référer préalablement à la Banque de France. Cette coopération avec l’ancienne colonie permet à ces pays de bénéficier d’une monnaie stable. Les pays de l’Afrique de l’ouest évoquent de plus en plus la création d’une monnaie sous-régionale. N.N.
Gilbert Ondongo