Libye : la confusion règne sur la mise en liberté de Seif al-Islam Kadhafi

Jeudi 7 Juillet 2016 - 12:35

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Les avocats du fils de Mouammar Kadhafi, capturé en Libye en 2011 et détenu depuis entre les mains d’une milice à Zenten au sud-ouest du pays, ont annoncé mercredi sa libération, mais un autre avocat proche de la famille a démenti cette information.

Depuis lors, la confusion règne concernant la libération du fils de Mouammar Kadhafi. D’aucuns disent qu’il serait libéré et livré aux autorités de Tobrouk alors que d’autres assurent que Seif Al-Islam se trouverait en résidence surveillée toujours à Zenten.

Du côté des autorités du pays, le porte-parole du Parlement libyen de Tobrouk Fathi al-Maryami n’a pas confirmé ni infirmé l’information. « Rien n’est officiel pour le moment », a-t-il dit, ajoutant que Seif al-Islam est bien concerné par l’amnistie générale annoncée par le gouvernement en juillet 2015.

L’annonce de la libération de celui que Mouammar Kadhafi considérait comme son successeur ne surprend guère puisque ses avocats, faisant allusion à l’amnistie générale annoncée par le gouvernement ont, depuis le 27 juin, multiplié les déclarations réclamant sa remise en liberté.

Seif al-Islam avait été condamné par contumace par la Justice libyenne en juillet dernier pour son implication dans la crise de 2011. Il est également accusé de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI) qui a plusieurs fois demandé son extradition à La Haye, aux Pays-Bas, en raison des doutes sur la capacité de Tripoli de garantir un procès juste et équitable à ce dernier ainsi qu’à d’autres détenus poursuivis également par la CPI. La Cour soupçonne ces principaux  responsables du régime de Mouammar Kadhafi de crimes contre l’humanité lors de la révolte qui s’était soldée par la chute du guide libyen.

En attendant d’avoir toute la lumière sur la libération Seif al-Islam, plusieurs observateurs estiment que l’annonce de sa libération peut raviver de nouvelles tensions en Libye.  « Je pense que cela va réellement compliquer la transition du pouvoir vers le gouvernement d’unité nationale qui est installé à Tripoli depuis fin mars et qui a déjà du mal à s’imposer. Cela va déjà miner sa crédibilité et son pouvoir dans l’ouest du pays. », a déclaré par exemple Valerie Stoker, analyste spécialiste de la Libye. Et la chercheuse a poursuivi en ces termes : « Cette libération pourrait être perçue comme une trahison des objectifs de la révolution par beaucoup de Libyens de l’ouest du paysIl y aura une énorme pression sur le gouvernement d’unité nationale pour prendre position et pour condamner cette libération, si elle s’avère vraie. Et en même temps, cela compliquerait encore plus les relations entre Zenten et ses voisins. »

 

Nestor N'Gampoula

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