Société : les architectes congolais cogitent sur leur profession

Au cours de ce colloque, il était question pour les participants de former non seulement les professionnels dont les architectes, les ingénieurs et les entreprises grâce à un échange concret entre experts congolais et européens mais aussi de sensibiliser les décideurs, les partenaires techniques et financiers et les journalistes et étudier les manières d'inclure les concepts élaborés dans les cas pratiques de constructions d'infrastructures, tels que ceux de santé en RDC.

Le président de la Société des architectes congolais, Claudien Mulimilwa Byankubi,  qui a circonscrit le cadre de cette formation a indiqué qu’elle s'inscrit dans la tradition depuis 2009, de renforcement de capacités des architectes et autres experts du secteur, démarré timidement par l'effort et le sacrifice des quelques architectes congolais autour de lui avec la réponse des professeurs et enseignants de l'ULB alors faculté d'Architecture La Cambre.

Claudien Mulimilwa qui a remercié les pionniers de cette architecture dont la semence a germé et permet l'essaimage de cette formation, a reconnu que « le Congo est vaste et que cet effort devra se poursuivre pour la création de pool de savoir en Architecture et urbanisme, Aménagement du territoire, Infrastructure et travaux publics ».

Pour sa part, l'ambassadeur de l'Union Européenne, Jean-Michel Dumond, a laissé entendre que la RDC « est un pays magnifique, avec des ressources considérables en eau, minerais, en terre arabes. Sa biodiversité  est inestimable mais peu exploitée ».

 Son patrimoine culturel ; a –t-il souligné, est riche mais parfois occulté par les Congolais eux-mêmes. « C'est aussi un pays aux besoins immenses pour son développement avec une population qui va doubler en 20 ans. La croissance démographique exerce une pression croissante sur l'espace de vie", a-t-il déclaré tout en précisant que cette pression se fait sentir particulièrement dans les grandes villes. Elle se traduit aussi par un besoin croissant en écoles, en centres de santé. Le développement de l'économie exige aussi la construction d'infrastructures. La décentralisation accroit la demande en bâtiments. Près de deux mille quatre cent neuf bâtiments publics devraient être construits rien que pour satisfaire aux besoins administratifs des nouvelles provinces.

Pour l’ambassadeur de l’Union Européenne, il s’agit donc d'un défi immense pour l'aménagement du territoire, pour l'économie et pour la fourniture de services adéquats et abordables pour chaque congolais. A ce défi, ajoute-t-il, il faut également prendre en compte le changement climatique qui touche déjà la RDC et la place parmi les dix pays les plus affectés au monde. De surcroit,  ce défi est à relever dans le contexte d'un Etat au budget extrêmement réduit, et encore plus alors que la baisse des cours du cuivre affecte les recettes fiscales", a fait remarquer le diplomate européen.

Jean Michel Dumond qui se demande avec toutes ces infrastructures à construire au moindre coût possible, allant du logement individuel au bâtiment à plusieurs étages, comment mettre en valeur le patrimoine culturel et historique de la RDC, comment valoriser le savoir-faire et le travail de la main d'œuvre locale, comment prévenir les catastrophes climatiques et en atténuer les conséquences, comment mettre en valeur les ressources du pays pense que tous ces défis représentent aussi une opportunité pour la recherche de solutions innovantes, ingénieuses et les moins couteuses possibles.

 organisé par la délégation de l'Union Européenne et le Centre Wallonie Bruxelles en collaboration avec la Société des Architectes du Congo (SAC) et des responsables du programme ARES, ce colloque a permis aux différents experts en architecture de défiler sur la tribune pour démontrer que la RDC offre  les opportunités de promouvoir  cette forme d'architecture, qui est durable, respectueuse  de l'environnement et des traditions culturelles congolaises sans oublier de rappeler combien l'architecture durable a déjà une longue histoire au Congo.