Crise centrafricaine : Jean Marie Michel Mokoko placé à la tête de la Misca

Samedi 23 Novembre 2013 - 16:45

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Après consultation avec la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la Commission de l’Union africaine (UA), a nommé, le 22 novembre, l’équipe dirigeante de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca). Le général de division à la retraite congolais, Jean Marie Michel Mokoko, assurera la fonction de chef de cette mission

 « La Misca va apporter au gouvernement Centrafricain un appui dans tout ce qui concerne les réformes du secteur de défense, de sécurité et de l’humanitaire. C’est une mission à la fois de sécurité et de politique», estime le patron de la Misca qui sera officiellement installée le 19 décembre à Bangui.

Le général Jean Marie Michel Mokoko est né le 19 mars 1947 à Mossaka, dans le département de la Cuvette. Il est diplômé de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan et de l’École d’état-major, en France.

Le nouveau chef de la Misca a une longue et riche expérience dans le domaine de la paix et de la sécurité. Il a notamment occupé les fonctions de chef d’état-major général des Forces armées congolaises, entre 1987 et 1993, et celle de conseiller à la paix et à la sécurité en Afrique du président Denis Sassou N'Guesso.

Il a été représentant spécial du président en exercice de l’UA pour la Côte d’Ivoire de 2006 à 2007. Jusqu’à cette nouvelle nomination, le général Mokoko occupait la fonction d’adjoint au Haut Représentant de l’UA pour le Mali et le Sahel.

Les autres nominations dans l’équipe dirigeante de la Misca concernent le poste de commandant de la composante militaire, qui sera occupé par le général de brigade Martin Tumenta Chomu, du Cameroun. Le colonel gabonais de la gendarmerie Patrice Ostangue Bengone a été nommé chef de la composante police de la Misca. Le poste d’adjoint au chef de la composante de police sera occupé par le commissaire principal de police Don Deogracias Ndong Nguema de la Guinée équatoriale.

Ces différentes nominations s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints de l’UA et de la CEEAC, pour la mise en place effective de la Misca. À cette occasion, la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a réitéré l’appel de l’UA aux Nations unies pour soutenir la Misca, et lui permettre de créer les conditions d’un appui international afin de soutenir la stabilisation à long terme et la reconstruction de la RCA.

Elle a réitéré son appréciation aux chefs d’État, Idriss Déby Itno, président en exercice de la CEEAC, et Denis Sassou N’Guesso, qui dirige le Comité  de suivi de la CEEAC pour la RCA, pour leurs engagements soutenus en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité en République centrafricaine. Elle a également remercié les partenaires internationaux pour leurs soutiens à la Misca.

Une opération militaire dans les prochaines semaines

Depuis la chute du régime François Bozizé en mars 2012, l’ancienne colonie française est au bord du chaos : les armes de guerre prolifèrent, la situation sécuritaire se dégrade, avec une multiplication récente d’actes de banditisme, meurtres, vols...

Les exactions d’hommes armés issus de l’ex-rébellion ont provoqué ces deux derniers mois des explosions de violence au sein de la population. S’en est suivi un cycle de représailles et de contre-représailles meurtrières entre milices d’auto-défense et ex-rebelles.

Ces violences ont provoqué la fuite de milliers de villageois chrétiens et musulmans, qui se concentrent essentiellement dans le nord-ouest, avec comme foyer principal la région de Bossangoa, et font craindre des massacres à grande échelle de part et d’autre.

Pour mettre fin à cette situation, la France a annoncé le 22 novembre le lancement dans les prochains jours d’une opération militaire dans tout le pays. Elle attend l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU avant de passer à l’action.

L’opération devrait permettre de sécuriser les grands axes routiers, notamment en direction du Cameroun et du Tchad. Ensuite, les forces françaises devraient apporter un renfort aux trois mille six cents soldats de l’Union africaine ou à celles de la Misca.

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

Le général congolais, Jean-Marie Michel Mokoko (photo Adiac).