Justice : l’Acaj dénonce la condamnation de trois militants du mouvement Lucha

Samedi 4 Juin 2016 - 16:16

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Pour cette ONG, cette décision de la justice congolaise rentre dans le cadre de la criminalisation illégale des libertés d’opinion et de manifester reconnues par la Constitution de la République et des textes internationaux auxquels le pays a librement souscrits.

L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) a tenu, le 3 juin, en son siège à Gombe, une rencontre avec la presse au cours de laquelle cette ONG de défense des droits de l’homme a dénoncé la condamnation, par la justice congolaise, des trois militants du mouvement Lucha. L’ONG considère que cette décision de la justice congolaise, qui viole des articles 23 et 26 de la Constitution, est une condamnation politique qui « consacre la criminalisation illégale des libertés de manifestation et d’opinion ».

L’Acaj, qui dit apporter son soutien à Bienvenu Matumo, Héritier Marcel Kapiteni et Victor Tesongo, qu’elle considère comme des prisonniers d’opinion, exige leur libération. Ces derniers, de leur part, ont également fait appel contre cette décision prononcée contre eux. L’ONG exhorte, entre-temps, le gouvernement à faire cesser les violations des droits de l’homme et à sanctionner les responsables des services de sécurité qui en sont auteurs conformément à la résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Ces trois militants du mouvement Lucha, rappelle le chargé de protection à l’Acaj, Me Venance Kalenga, ont arrêtés les 16 et 17 février 2016 par des agents des services de sécurité. Ils ont été, a souligné Acaj, détenus au secret au cachot de ce service, sans droit de visite ni d’assistance de conseils et, plus tard, transférés au Parquet général de la République et condamnés par le Tribunal de paix de Kinshasa/Gombe à douze mois de prison ferme et au paiement de la somme de trois cents dollars américains de dommages et intérêts. Bienvenu Matumo, Héritier Marcel Kapiteni et Victor Tesongo ont été poursuivis pour atteinte à la sûreté de l’État et provocation à la désobéissance aux lois de la République, pour avoir projeté d’organiser une manifestation pacifique le 16 février 2016.

Dido Zamuangana, enfin libre !

L’Acaj a également, à cette occasion, présenté à la presse le distributeur du journal C-News, Dido Zamuangana, qui vient d’être libéré, le 2 juin, des geôles des services de sécurité, après près d’une année de détention. Dido Zamuangana, qui avait été accompagné au siège de l’Acaj par le fondateur de son journal, Mike Mukebayi Nkoso, a fait devant la presse, le récit de son arrestation, en insistant sur les mauvaises conditions de détention dans le cachot des services où il était détenu.

Cette ONG a rassuré de travailler avec Dido Zamuangana afin de porter plainte contre les gens qui l’ont enlevé depuis le 13 juillet 2015 et qui l’ont détenu au secret pendant près d’une année, sans motif valable. « Si la plainte n’est pas instruite au niveau du pays, nous allons saisir les instances internationales dont la Commission africaine aux droits de l’homme », a précisé le président de l’Acaj, Me Georges Kapiamba. L'Acaj avait dernièrement lancé des appels aux autorités du pays pour la libération de certaines personnes dont les motifs d'arrestation étaient vus comme politiques ou leur tranfert devant leurs juges naturels. Dans ce plaidoyer, cette ONG a notamment demandé la libération de Dido Zamuangana, le tranfert  ou la libération de proches de Moïse katumbi, etc.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Me Bopaul, Kapiamba et Venance Kalenga, de l'Acaj/Photo Adiac Photo 2: Me Bopaul, Kapiamba et Venance Kalenga, de l'Acaj, suivant le récit de Dido Zamuangana/photo Adiac

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