Libye : les forces gouvernementales passent à l’offensive contre le groupe Etat islamiqueMardi 17 Mai 2016 - 13:37 Une cellule chargée des opérations militaires a été mise en place par les dirigeants libyens pour combattre l’organisation Etat Islamique (EI), implantée dans la ville de Syrte. Une étape essentielle pour rétablir la paix et la stabilité en Libye. Une stratégie nationale visant à déloger les djihadistes de cette partie du pays a d’ores et déjà été adoptée, selon les autorités libyennes qui cherchent actuellement un soutien international dans sa lutte antiterroriste. C’est fort de cette démarche que le gouvernement a interdit à tous les groupes armés du pays d’agir sans avoir obtenu son feu vert, à l’exception d’opérations de légitime défense. Présidé par le général Bachir Mohamad Al-Qadi et composé de six membres, deux généraux et quatre colonels, ce commandement des opérations militaires est placé sous l’autorité directe du commandant suprême de l’armée libyenne. Il coordonnera aussi les opérations de lutte contre l’EI dans une zone s’étendant de Misrata à Syrte, fief de l’organisation situé à 450 km à l’Est de Tripoli. S’exprimant au sujet de cette initiative, le Premier ministre a déclaré : « Une action concertée avec la participation de tous est nécessaire pour anéantir le groupe Etat islamique (…). Notre guerre n’est pas au nom d’une loyauté envers des personnes ou des groupes politiques ou idéologiques, mais c’est une guerre au nom de la Libye et par loyauté envers la patrie ». Al-Sarraj a parlé des contacts établis avec tous les commandements militaires dans l’Est, l’Ouest et le Sud, pour mettre en place les dispositions nécessaires au lancement de l’opération pour la libération de Syrte. La mise en place de la cellule militaire contre l’EI intervient alors que plusieurs groupes armés, dont certains n’ayant pas fait allégeance au gouvernement d’union, sont actifs dans certaines parties du pays, principalement dans la zone de Misrata. C’est le cas par exemple du commandement du général Khalifa Haftar qui combat les djihadistes avant même la formation du gouvernement d’union nationale. L’EI a profité du chaos libyen pour établir sa base dans la ville portuaire de Syrte, à quelques centaines de kilomètres des côtes de l’Europe. Depuis son installation, elle ne cesse de mener des attaques pour étendre son champ d’action. La Libye a été livrée aux milices armées depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Installé à Tripoli depuis fin mars 2016, le gouvernement d’union nationale soutenu par l’ONU tente d’asseoir son autorité malgré le fait qu’il soit toujours en quête de légitimité, faute d’un vote de confiance du Parlement reconnu par la communauté internationale. Des sources concordantes indiquent que l’EI compte 3 000 à 5 000 combattants en Libye, dont des centaines de Tunisiens, Soudanais, Yéménites ainsi que des Nigérians de Boko Haram, qui s’entraînent pour mener des attaques dans des pays ciblés.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |