Interview : Joëlle Martine Gabio, une cultivatrice engagéeLundi 14 Mars 2016 - 15:44 Surnommée la maman de la pomme de terre, Joëlle Martine Gabio est la présidente du groupement jeunesse d’Onari D’Abala Ndolo, village situé à 12 kilomètres de Djambala dans le département des Plateaux. En effet, depuis près de dix ans cette cultivatrice est engagée dans la production des activités agricoles. Malgré sa détermination de développer l’agriculture dans ce district, Martine est butée devant le manque de machines agricoles et l’absence de nouvelles semences cultivables. Rencontrée à Djambala, district des plateaux, elle partage ses projets d’avenir dans ce secteur.
Joëlle Martine Gabio ( JMG) : Nous menons beaucoup d’activités agricoles à Abala Ndolo. Nous faisons de l’agriculture avec la production de la pomme de terre. Nous sommes aussi dans le maraîchage avec la culture de la carotte, la pastèque, le concombre, le chou et de l'aubergine violette …. Et nous pratiquons également l’élevage des caprins. LDB : Pourquoi pratiquez-vous seule toutes ses activités ? JMG : Je ne suis pas seule. Car j’ai un groupement de 12 membres. Et si nous étions dans un pays développé, normalement, chaque groupement devrait se spécialiser dans la production d’une culture vivrière telle que la pomme de terre. Un autre pourrait s’occuper de la production du manioc, et ainsi de suite. Mais comme nous sommes dans un pays sous- développé, nous sommes obligés de tout faire. LDB : Depuis près de dix ans, vous vous battez dans ce district pour développer vos activités agricoles à grande échelle. Quelles sont les difficultés qui vous empêchent d’atteindre cet objectif ? JMG : Nous faisons face à plusieurs difficultés qui freinent le développement de nos activités. Il nous manque de machines agricoles. Jusqu’à ce jour nous utilisons des outils rudimentaires comme des houes et d’autres matériels aratoires. Avec ces instruments, nous n'arrivons pas à labourer de grands hectares de terres. Autrefois la capitale de la pomme de terre était Djambala, aujourd’hui Abala Ndolo a failli à cette mission par manque des nouvelles semences. Celles que nous utilisons actuellement sont de mauvaises qualités. LDB : Et malgré ces difficultés, vous continuez ! JMG : Cette activité m’a permis de préparer ma retraite. L’argent que je gagne, grâce à la vente de mes productions vivrières, m’a permis d’acheter deux parcelles à Brazzaville et une ici à Djambala. Malgré ces difficultés, je ne peux pas abandonner mon activité agricole car je suis une femme combattante dans les travaux champêtres et mon bureau c’est dans les champs.
LDB : Quels sont vos projets d’avenir dans ce secteur agricole ?
JMG : Aujourd’hui, nous nous battons pour qu’à l’avenir l’Etat puisse mettre à la disposition des agriculteurs des Plateaux des machines agricoles et un centre de formation agricole qui aidera les jeunes cultivateurs à connaitre des techniques agricoles afin de mener des études de terrain avant de commencer une activité agricole. Et ma plus grande vision c’est de transformer un jour notre pomme de terre sur place en frite.
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