Santé publique : les spécialistes de plus de treize pays planchent sur les infections émergentes et réémergentesJeudi 7 Novembre 2013 - 15:41 Brazzaville abrite depuis le 6 novembre, le 5e congrès international de la Société africaine de pathologie infectieuse (Sapi) et le 1er congrès de la Société congolaise de pathologie infectieuse et tropicale (Socopit) Les assises qui prendront fin le 8 novembre, regroupent environ deux cents participants, parmi lesquels, des infectiologues, internistes, microbiologistes, épidémiologistes, pneumologues, pédiatres, hygiénistes, responsables de programmes de santé et de firmes pharmaceutiques. Ils sont venus de plus de treize pays, dont le Maroc, la France, les États-Unis d’Amérique, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Togo, la RDC, le Burkina Faso et le Congo, pays hôte. La thématique principale : « Maladies émergentes et réémergentes » est divisée en plusieurs sous-thèmes, notamment : les arboviroses et autres viroses ; les maladies bactériennes à potentiel épidémique ; le paludisme, parasitoses et mycoses tropicales négligées ; l’infection à VIH et IST ainsi que les infections et les maladies non transmissibles. Le président de la Sapi, le professeur Moussa Seydi, a rappelé les facteurs qui favorisent ces maladies. Il a, par exemple, cité les problèmes écologiques, l’intrusion de l’homme dans des foyers où existe un agent pathogène, le relâchement dans la vaccination, les échanges intercontinentaux et la prescription de traitements inadaptés par les praticiens. Les autres facteurs sont : l’urbanisation, l’usage de drogues par voie intraveineuse ainsi que l’usage des agents infectieux dans la guerre bactériologique ou le bioterrorisme. « La fermeture du livre des maladies infectieuses n’est pas prévue à l’état actuel de nos connaissances malgré les efforts et les résultats importants obtenus dans la lutte contre ces maladies. Ceci d’autant plus que les infections tuent plus de 17 millions de personnes par an et que des épidémies apparaissent régulièrement. Cependant, sans nul doute, la pandémie émergente la plus connue à l’heure actuelle est l’infection par le VIH, sachant que d’autres moins fréquentes sont tout aussi, sinon plus, redoutables », a-t-il rappelé. Selon lui, dans les pays dits à ressources limitées, plus de 40% des décès sont dus aux maladies infectieuses. C’est ainsi que Moussa Seydi a salué l’action de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la lutte contre la plupart des maladies infectieuses, notamment émergentes et réémergentes, et la mise en place d’un Règlement sanitaire international. Il a, par ailleurs, justifié l’organisation de cette rencontre pour la première fois dans un pays d’Afrique centrale par le fait que la Sapi avait connu une évolution significative ces cinq dernières années. « Aucune organisation internationale médicale ne peut prospérer sans les autres parties du monde. Il faut donc que la Sapi se développe de proche en proche pour atteindre l’Afrique dans sa globalité. À la suite de ces échanges, les recommandations seront formulées dans le domaine de la recherche médicale, de l’enseignement, de la gestion des maladies émergentes et réémergentes ainsi que leur prévention », a conclu le président de cette structure. Les maladies infectieuses menacent encore de nombreuses vies humaines Présidant la cérémonie, en sa qualité de président des ministres africains de la Science et de la Technologie, Bruno Jean Richard Itoua a rappelé que les maladies infectieuses avaient toujours occupé le premier rang en pathologie humaine et constituaient un problème majeur de santé publique depuis l’antiquité. Malgré les progrès indéniables réalisés en soins curatifs, a-t-il souligné, ces maladies menacent encore de nombreuses vies animales et humaines. Le ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique est également revenu sur l’engagement des États membres de l’Union africaine de consacrer 15% de leurs recettes budgétaires au secteur de la santé, en plaçant en tête, la lutte contre les maladies infectieuses telles que le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. Pour lui, des solutions efficaces et durables ne pourront être trouvées sans une recherche scientifique de qualité et sans l’utilisation d’équipements techniques de haute résolution. « Au-delà des investissements financiers que les États se sont engagés à réaliser, des changements drastiques de paradigmes sont nécessaires afin de nous amener à travailler en équipes, à collaborer davantage, à mettre en relief la transversalité des thématiques permettant de comprendre, d’analyser et de traiter notamment les germes et les virus mutants. Le gouvernement congolais, en ce qui le concerne, ne ménagera aucun effort pour vous accompagner dans cette lutte », a conclu Bruno Jean Richard Itoua. Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :photo 1 : Le présidium des travaux
photo 2 : Les participants aux assises à Brazzaville ; crédit photo Adiac
|