Burundi : l’Union africaine dépêche cinq chefs d’Etat à BujumburaSamedi 6 Février 2016 - 12:30 Les présidents Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie, Jacob Zuma d’Afrique du Sud, Ali Bongo du Gabon, Macky Sall du Sénégal et le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn se rendront à Bujumbura, la capitale burundaise d’ici au 20 février. Selon le chef d' Etat tchadien et nouveau président en exercice de l’Union africaine, Idriss Déby Itno, qui a annoncé la composition de cette délégation de haut niveau décidée après consultation, ces dirigeants africains cités supra ont été désignés pour « tenter de convaincre leur homologue burundais d’accepter le déploiement d’une force d’interposition dans son pays en crise ». La délégation des cinq chefs d’Etat devra donc tenter de convaincre que leur mission vise avant tout « le désarmement des milices, la protection des civils en coopération avec les forces de police locales, la facilitation du travail des observateurs des droits de l’Homme », comme le disait récemment le Commissaire de l’UA à la paix et à la sécurité Smaïl Chergui. De ce fait, la mission des chefs d’Etat aura aussi pour priorité de convaincre Pierre Nkurunziza de revenir à la table de négociations avec toutes les parties au conflit puisque le dialogue interburundais, brièvement relancé fin décembre, est actuellement au point-mort. En fin janvier, lors de son dernier sommet, l’UA avait renoncé à envoyer dans l’immédiat une force de maintien de la paix au Burundi. Cette décision était prise compte tenu de la réticence de plusieurs chefs d’Etat africains. Une fois déployée, la force de l’organisation panafricaine, dont le principe avait été pourtant acquis à la mi-décembre, devra tout faire pour enrayer le cycle de violences qui pourraient déboucher sur des massacres à grande échelle dans ce pays. A Addis-Abeba, les chefs d’Etat et de gouvernement avaient finalement estimé que le déploiement de la Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), forte de 5.000 hommes, ne pourrait être déployée sans le consentement de Bujumbura. Cette décision était admise par tous puisque le président burundais, Pierre Nkurunziza, s’est jusqu’à présent montré catégoriquement opposé à cette force, qu’il qualifie d’ailleurs de « force d’invasion.» Depuis le début de la crise burundaise, plus de 400 personnes ont été tuées. Ce qui a poussé quelque 230.000 personnes à l’exil dans des pays voisins et ailleurs. Les organisations de défense des droits de l’Homme soulignent que la capitale burundaise est actuellement le théâtre de nombreuses exécutions extrajudiciaires, d’accrochages nocturnes réguliers. Cette situation a lieu alors que les auteurs du coup d’Etat avorté en mai ont promis de renverser le gouvernement par les armes, pour éviter que l’histoire se répète dans ce petit pays des Grands Lacs qui était marqué par une guerre civile meurtrière avec un bilan de 300.000 morts entre 1993 et 2006. Nestor N'Gampoula Notification:Non |