Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara gracie 3100 détenus de la crise postélectorale

Dimanche 3 Janvier 2016 - 12:03

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Le président ivoirien a annoncé qu’il accordait la grâce présidentielle à ces détenus politiques. Alassane Ouattara, s’exprimait lors de son traditionnel discours à la nation à la veille du Nouvel An.

 

« J’ai décidé d’user de mon droit de grâce en procédant à des remises totales et partielles de peines. Cette décision permettra à des milliers de détenus de recouvrer immédiatement la liberté et à d’autres de voir leur peine réduite. Il s’agit au total de 3100 personnes », a déclaré le chef de l’Etat ivoirien. Le président a estimé que cette décision de libérer des prisonniers politiques concourra à la cohésion nationale. « J’invite donc tous mes concitoyens à saisir cette nouvelle opportunité en vue d’un rassemblement de la nation et de la consolidation de la paix », a poursuivi Alassane Ouattara qui a été réélu dès le premier tour à la tête de son pays, en octobre dernier, avec 83,66% des suffrages. Il a réitéré sa volonté d’organiser un référendum constitutionnel pour l’année 2016, tout en promettant de lutter contre le chômage des jeunes et la pauvreté.

Réagissant à cette libération de prisonniers plusieurs Ivoiriens l’on salué mais l’opposition a indiqué que la Côte d’Ivoire « n’a pas besoin de grâce présidentielle, mais d’un Etat de droit » « Cette libération n’est pas la justice, mais la suite d’une vengeance, car après la crise post-électorale, seul un camp a été accusé, poursuivi et emprisonné pour un oui ou pour un non », a déclaré Mamadou Koulibaly, le président de Liberté et démocratie pour la république (opposition).

Pour sa part Séri Gougnon, membre du parti du président déchu s’est plaint en ces termes : « On est particulièrement déçu, en utilisant l’article 45 relatif au droit de grâce, ce sont les prisonniers de droit commun qui vont être graciés, mais quant aux prisonniers politiques, cette grâce ne résout pas le problème »  

Durant la dernière campagne présidentielle l’opposition réclamait à cor et cris que les prisonniers politiques soient libérés. Les opposants au régime accusaient Alassane Ouattara de mettre en œuvre « une justice des vainqueurs » depuis son arrivée au pouvoir. Ils ont maintes fois décrié le fait, selon eux, que le président ivoirien ne s’intéresse qu’aux acteurs d’exactions du camp de l’ancien président Laurent Gbagbo et non à ceux qui ont perpétré les mêmes exactions dans son propre camp.

Rappelons que l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo est écroué depuis fin 2011 à La Haye, au Pays-Bas. Son procès devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes contre l’humanité présumés, commis lors de la crise électorale de 2010-2011est annoncé pour la fin janvier 2016.

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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