Ghana: le président John Dramani Mahama, candidat à sa propre succession

À l’issue du congrès du parti, les 21 et 22 novembre, le dirigeant ghanéen a reçu la bénédiction de sa formation politique avec 95,1% des voix. D’ailleurs parce qu’il était l’unique candidat lors de cette primaire. « En tant que leader du parti, je reconnais que tous les membres ne sont pas satisfaits de certaines de mes décisions. Je vous suis reconnaissant de ce soutien massif que je reçois du NDC et j'accepte la responsabilité de conduire le parti à la victoire en 2016», a déclaré Dramani Mahama.

S’adressant à ses militants, le président candidat a fait l’éloge de son bilan économique qu’il juge très satisfaisant en dépit des difficultés conjoncturelles liées au ralentissement de la croissance, à l’accroissement de la dette et à la dépréciation de la devise ghanéenne, le cedi… Après plusieurs années d’instabilité politique, le Ghana est devenu l’un des pays les plus stables de l’Afrique de l’Ouest et même de l’Afrique subsaharienne. En attendant la date précise du scrutin, la candidature de John Dramani s’inscrit dans le cadre de la continuité dopée par la croissance économique et le plein emploi.  Démocratie stable dans un contexte régional souvent turbulent, le Ghana a construit son miracle sur le cacao, l'or et le pétrole. 

 Agé de 56 ans, Dramani Mahama a débuté en politique depuis 1997 comme  ministre de la Communication du président Jerry Rawlings (1998-2001), il est élu vice-président de la République, le 28 décembre 2008, aux côtés de John Atta Mills. Le 24 juillet 2012, il remplace ce dernier, brutalement mort à l'âge de 68 ans, à la suite d'une courte et brutale maladie. Selon les termes de la Constitution ghanéenne, John Mahama est à la tête du pays jusqu'au mois de décembre 2012, date de l’élection présidentielle.

Mais sa réélection a été contestée par l’opposition notamment son principal Nana Akufo-Addo.  Le 29 août 2013, la Cour suprême ghanéenne conforte John Dramani Mahama dans ses fonctions présidentielles à la suite d’un recours devant la Cour suprême diligenté par Nana Akufo-Addo, chef de l’opposition. Cette crise politique a porté un coup dur contre ce pays ouest-africain qui incarne un modèle démocratique sur le continent.