Rentrée scolaire 2015-2016 : le chemin balisé pour une année apaisée ?

Mercredi 30 Septembre 2015 - 15:00

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La rentrée des classes est prévue pour ce 1er octobre sur toute l’étendue du territoire national. Du côté de l’administration tout semble fait prêt pour que les élèves puissent renouer avec le chemin de l’école dès ce jour. Alors quels sont les grands défis qui attendent le nouveau ministre en charge des questions de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation ?

Les Congolais se souviennent encore de l’année scolaire 2012-2013 où l’école a été perturbée pendant plus de deux mois à cause de la grève observée par les enseignants. En effet, ces derniers revendiquaient, entre autres, le statut particulier du personnel de l’éducation nationale ainsi que le relèvement du point d’indice à 300. C’était un véritable coup dur pour le ministre Hellot Matson Mampouya, qui venait d’être porté à la tête du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation. Il fallut l’intervention des hommes politiques, notamment ceux de la majorité présidentielle pour que les enseignants puissent renouer avec le chemin de l’école. Actuellement le relèvement du point d’indice a connu un dénouement heureux. Car, à la date d’aujourd’hui, tous les fonctionnaires sont payés au point d’indice 250 et le point 300 sera atteint en janvier 2017.

Autres temps, autres mœurs ! Hellot Matson Mampouya étant parti servir dans un autre département ministériel, la tâche revient désormais à son successeur Anatole Collinet Makosso de prendre le taureau par les cornes en balisant la voie pour une année scolaire apaisée. Les indices se font déjà pressentir au regard de la démarche imprimée par le nouveau patron de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, la jeunesse et l’éducation civique. Mais la bataille n’est pas gagnée d’avance puisque d’autres revendications peuvent surgir à n’importe quel moment de l’année. L'on prend à titre d'exemple le paiement intégral des rappels de solde d’activités dus aux enseignants ; la publication des quotas de recrutement des enseignants (finalistes des écoles professionnelles, prestataires et bénévoles), qui sont encore pendantes.

En effet, depuis son arrivée à la tête de l’enseignement fondamental, Anatole Collinet Makosso ne cesse de multiplier des contacts avec les différents acteurs de l’éducation nationale, notamment les enseignants représentés par leurs syndicats, les parents d’élèves et même les partenaires étrangers. « Nous pensons qu’en termes d’apaisement du climat en milieu scolaire, il s’agit de pouvoir créer des conditions en amont pour qu’un certain nombre de problèmes soit réglé. Nous sommes pour que quand une année scolaire est lancée, qu’elle se déroule le plus normalement possible pour respecter le temps d’apprentissage. Pour cela, nos amis syndicats des enseignants savent que l’APEEC milite pour un climat apaisé en milieu scolaire qui doit être une arche de paix », assurait récemment le président national de l’Association des parents d’élèves et étudiants du Congo (APEEC), Christian Grégoire Epouma à la sortie de l’audience que leur avait accordée le ministre.

Le projet du statut particulier sur la table du gouvernement

La Commission quadripartite chargée d’examiner le projet du statut particulier des enseignants et du personnel de l’éducation a transmis, le 22 septembre dernier un rapport sur la qualité de l’éducation. Les membres de cette commission affirmaient à cette occasion avoir travaillé pendant deux ans d’affilée pour finaliser ce projet de statut particulier. Ainsi, des modifications de fond ont été apportées : au projet d’arrêté sur les primes et indemnités, à la nouvelle classification des cinq spécialités des agents de l’éducation nationale et au rapport sur l’évaluation de l’incidence financière.

Selon le rapporteur de la commission, Christophe Secret Poaty, la non-adoption avant le 1er octobre de ce projet de statut particulier ne sera pas à l'origine d'une prétendue perturbation de la rentrée des classes. Toutefois, les enseignants souhaitent que ce statut soit vite examiné. « Il est vrai que ce travail a pris du temps. Il fallait dénombrer les enseignants sur l’ensemble du territoire. On compte actuellement 21.549 agents pour tous les trois ministères de l’enseignement qui pourront être les bénéficiaires de ce statut. Dès que ce statut sera adopté par le gouvernement, nous allons résoudre beaucoup de problèmes. Par exemple, celui des enseignants partis pour d'autres ministères, mais qui pourront revenir à leur maison mère », a indiqué Christophe Secret Poaty.

Le président de la séance, le ministre de l’Enseignement supérieur, Georges Moyen, rassurait, de son côté, les membres de la commission de sa volonté de transmettre ce rapport au président du comité national du dialogue social, le ministre du Travail et de la sécurité sociale ainsi qu’à celui de la Fonction publique.

Le déficit en personnel enseignant, un défi majeur

L’année scolaire 2015-2016 démarre sur les mêmes bases que les précédentes au regard du manque d’enseignants sur le terrain. Selon des chiffres officiels, le sous-secteur de l’enseignement fondamental accuse un déficit de plus de 14 000 enseignants sur toute l’étendue du territoire national. Pour pallier cette situation qui a trop perduré, le président de l’APEEC suggère, outre le recrutement des finalistes des écoles de formation, le respect de l’engagement décennal, tel que posé lors de la 17e session du Conseil national de l’Éducation préscolaire, de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’Alphabétisation. « Il n’est pas normal que l’on puisse recruter un enseignant cette année et qu'il ne soit plus l’année suivante dans le secteur de l’éducation pour se retrouver dans un autre secteur, semble-t-il, juteux. Je crois que nous finirons au niveau de la République par faire en sorte que l’engagement décennal soit respecté pour garder le maximum de nos enseignants au moins pendant 10 ans dans le secteur de l’éducation », a souhaité Christian Grégoire Epouma.

Les cinq axes prioritaires de l’année 2015-2016

Le ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, de l’alphabétisation, de la jeunesse et de l’éducation civique, Anatole Collinet Makosso, a tracé le 15 septembre dernier à l’occasion du conseil national de son sous-secteur, les cinq axes de la prochaine année scolaire. Il s’agit, entre autres, de l’utilisation à bon escient des infrastructures disponibles ; le redéploiement du corps enseignant au gré des besoins exprimés dans tous les départements ; la création des cités scolaires pour rapprocher au mieux les enseignants des apprenants. Les autres axes concernent le renforcement de la coopération avec les différents partenaires en suscitant de nouveaux axes de collaboration public-privé ; la réappropriation par le corps enseignant de ses missions d’encadrement et de formation d’une élite nationale responsable et performante.

 

 

 

 

Parfait Wilfried Douniama

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