Ouesso 2015 : le privé en première ligne dans le secteur de l’habitatJeudi 13 Août 2015 - 16:12 Ville cosmopolite grâce à, entre autres, sa situation géographique, le chef-lieu du département de la Sangha accueille de nombreux étrangers qui s’illustrent dans certains domaines d’activités à l’instar de Traoré qui est considéré comme le premier opérateur économique de la contrée
Né au Congo depuis une trentaine d’années, Traoré bénéficie de quelques avantages concernant le paiement de certaines taxes. « Nous avons la construction, le transport, la quincaillerie, le commerce et la location des voitures. Il y a des taxes, il faut savoir négocier, Traoré a l’avantage même s’il a un nom malien, Il est un Congolais et dispose d’une petite légèreté par rapport aux taxes. Mais nous payons nos taxes normalement », a-t-il poursuivi. Des commerçants étrangers déplorent des taxes abusives à la frontière Le département de la Sangha est en grande partie approvisionné par des aliments provenant des pays voisins, notamment le Cameroun. Pour s’en convaincre il suffit de faire un tour dans les petits bistros de Ouesso, Pokola ou Ngombé pour ne citer que ces trois villes, où la boisson camerounaise vole la vedette à la bière congolaise. Mais des commerçants et transporteurs qui font la route Douala-Ouesso seraient confrontés à d’énormes difficultés liées, entre autres, aux taxes supplémentaires non conformes à la réglementation en vigueur dans la zone Cémac. « Je fais ce petit commerce depuis neuf mois. Pour la douane, je crois qu’elle est passable, notre problème c’est le commerce qui taxe énormément alors qu’il ne nous délivre aucun papier, contrairement à la douane qui nous donne un reçu pour traverser dans la ville. Regardez par exemple mes deux sacs d’ail, la douane a demandé 5 000 FCFA et nous nous sommes arrêtés à 4 000 FCFA, alors que le commerce nous demande 15 000 FCFA pour les deux sacs », explique Charlotte de nationalité camerounaise que nous avons surpris à la frontière Congo-Cameroun précisément à Maboko après la traversée de la Ngoko par le Bac. Elle a par exemple cité au moins huit corps de métier qui existent à la frontière. « Nous ne comprenons pas, après ils vont dire que la marchandise est vendue très cher. C’est à cause de toutes ces taxes que nous vendons aussi trop cher nos produits. Outre l’ail, je vends l’oignon et l’arachide, pour tous ces produits nous rencontrons les mêmes difficultés », a poursuivi la vendeuse au marché de Ouesso. Les transporteurs sont également confrontés aux mêmes problèmes. Bertin qui fait la route Douala-Brazzaville depuis 4 ans est aussi revenu sur les tracasseries rencontrées en cours de route, notamment avec les services de sécurité. « Notre souci est que nos frères Africains ne devraient pas penser à un seul instant que quand nous quittons le Cameroun, nous avons une valise d’argent pour leur donner. Ils ne cherchent pas à contrôler si vous n’avez pas certaines pièces, les gendarmes et les policiers nous demandent seulement de l’argent au lieu de contrôler les papiers des véhicules », s’est-il plaint. D’après lui, sans la lenteur des formalités administratives à la frontière, qui prennent parfois trois jours, il est possible de faire la route Douala-Brazzaville en cinq jours.
Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Immeuble Traoré à Ouesso; un véhicule en provenance de Douala; crédit photo Adiac Notification:Non |