Réinsertion socioéconomique : Emilienne Raoul évoque la possibilité de développer le Congo à partir de l’agriculture

Samedi 25 Juillet 2015 - 14:15

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La ministre des Affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité a fait ce constat lors de la visite le 23 juillet des activités agropastorales réalisées dans la sous-préfecture de Louingui, dans le département du Pool, dans le cadre du Fonds de réinsertion socioéconomique des groupes défavorisés (Forsegd).

 

Dans le but de permettre aux populations vulnérables à accéder aux microcrédits, le gouvernement a mis en place en relation avec les établissements de microfinances, un dispositif appelé Forsegd. Ce qui a permis le développement de plusieurs activités liées à l’élevage, au maraîchage, et à la pisciculture. Les crédits dont les montants variaient entre 2,5 millions à 11 millions FCFA ont été remboursés à 98%. Certaines personnes sont déjà à leur troisième ou quatrième crédit.

La ministre des Affaires sociales qui a visité un échantillon de cinq exploitations en compagnie du sous-préfet sortant de la localité, Wilfrid Kouloumbou, et du directeur départemental de l’Agriculture du Pool, Adolphe Ngouissani, a été émerveillé de la qualité du travail. « Le premier constat que j’ai fait est que ce sont des femmes qui sont à la tête des exploitations. Le deuxième constat ce sont des personnes qui habitaient la ville qui sont venues s’installer ici. Il y a également le remboursement qui se fait de manière normale. C’est difficile de vivre en ville, car il faut manger tous les jours, il faut se soigner. Regardez, ici on peut manger ce que nous cultivons. La maman qui produit des œufs nous a dit qu’elle n’a plus besoin de répartir en ville », a constaté Emilienne Raoul.

En effet, la ministre et sa suite ont, entre autres, visité les exploitations de Sakamesso où Mbemba Moutouta a lancé le projet des élevages sur pilotis de poules sur les étangs dans lesquels se cultive aussi le riz ainsi que l' expliotations de Kintsembo tenue par Joséphine Kieyila à Louingui centre. Entretenue par une personne de 3e âge, cette exploitation est le plus grand élevage développé par une femme. En effet, de 24 poules elle est passée actuellement à 1600 pour environ 1500 œufs par jour. Elle a aussi 30 lapins, six étangs et 1500 mètres carrés de maraîchage.

Les exploitations de Tanawa de Kiazi I et II ont été également inspectées. « Ici, nous sommes devant une variété de maïs que cet exploitant voudrait développer. Elle servirait dans la composition des aliments de bétail. Il est possible de développer notre pays, surtout à partir de l’agriculture. Que les jeunes qui ne font rien en ville puissent revenir vers la compagne et avoir cette activité qui va servir au pays mais surtout à eux-mêmes parce qu’il faut qu’ils puissent manger, se marier à l’image du jeune que nous avons rencontré ici », a-t-elle poursuivi, demandant aux bénéficiaires de ne pas s’arrêter à ce stade.

« Passer de plus de 8. 000 à 30. 000 oeufs de table par jour»

Se félicitant des réalisations des éleveurs et agriculteurs visités, Emilienne Raoul les a invités à aller de l’avant pour participer au développement économique du pays ainsi qu’à leur propre épanouissement. « Autant de fois qu’ils auront remboursé, autant de fois nous leur donnerons encore de crédits », a-t-elle rassuré.

Le directeur général du Forsegd, Auguste Moyo, a rappelé que dans la réalisation de ce projet, sa structure avait conclu un protocole d’accord, le 11 avril 2010, pour renforcer les capacités de la Caisse féminine d’épargne et de crédit mutuel (CFCM). Ce qui a permis la mobilisation par les deux parties de 60 millions FCFA, à raison de 30 millions FCFA chacune avant le démarrage des activités le 10 janvier 2012. Après quelques trois années de production, il a indiqué que des résultats qui sont encourageants peuvent être améliorés à la seule condition que les pouvoirs publics puissent renforcer les capacités d’intervention du Forsegd dans cette localité. « Ces agriculteurs ont formulé des demandes d’accompagnement pour pérenniser et développer leurs activités pour porter par exemple la production des œufs de table de plus de 7 000 actuellement à 30 000 par jour d’ici à une année. Les plans de développement des différentes filières demandent environ 300 millions de financement avec une consolidation et création de près de 700 emplois à Louingui et d’autres opportunités», a souligné Auguste Moyo.

La problématique de la main d’œuvre pourrait être résolue par l’affectation des bénéficiaires des filets de sécurité alimentaire développés par le ministère avec l’appui du PAM pendant une période de deux ans. Selon le directeur du Forsegd, l’expérience de Louingui fait déjà l’objet d’un intérêt particulier auprès des agricultures d’autres localités du pays comme Mouyondzi dans la Bouenza et Gamboma dans les Plateaux, qui sont venus échanger avec leurs homologues du Pool. « Ces personnes jadis défavorisées sont en train de gagner le pari de leur insertion socioéconomique et qui pourront demain être des modèles pour des milliers d’autres usagers des services sociaux », a-t-il conclu.

Rappelons que le Forsegd a été mis en œuvre dans le cadre du Projet d’appui à la réinsertion socioéconomique des groupes défavorisés cofinancé par le ministère des Affaires sociales et la Banque africaine de développement. Il n’est pas à confondre avec le Fonds de soutien à l’agriculture qui est placé sous la tutelle du ministère de l’Agriculture.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

La délégation visitant l’élevage sur pilotis de poules sur les étangs ; Emilienne Raoul encourageant Joséphine Kieyila ; un poulailler à Louingui ; crédit photo Adiac

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