Unesco : Irina Bokova réélue au premier tour

La France avait renouvelé quelques jours avant le scrutin secret son soutien à Irina Bokova et l’a félicitée après sa réélection. Irina Bokova a obtenu 39 voix contre 13 pour Rachad Farah et 6 pour Joseph Maïla : elle devait obtenir au moins 30 voix sur un total de 58 pour être réélue au premier tour par le Conseil exécutif de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Elle sera confirmée officiellement à sa fonction dans un mois par la conférence générale.

L'ambassadeur de Djibouti en France, Rachad Farah, challenger, qui se prévalait du soutien de l'Afrique et des pays arabes, n'a obtenu qu'un tiers des voix de la Bulgare, qui a eu à gérer la crise financière provoquée en octobre 2011 - deux ans après sa première élection - par la suspension de la contribution américaine après l'admission de la Palestine comme 195^e membre de l'Unesco : une amputation de 22% de son budget, passé de 653 millions de dollars à 507 millions de dollars, « un montant dérisoire au regard de notre mandat », a relevé Irina Bokova.

« La crise financière est derrière nous, a-t-elle assuré cette semaine devant le conseil exécutif. Nous avons préservé la mise en œuvre du programme », après avoir réussi à mettre un place un fonds d'urgence et à lever 75 millions de dollars pour faire face à la crise. Pour tenir ce budget, l'organisation pourrait être obligée de se séparer de trois cents collaborateurs. À Paris, siège de l'Unesco, l'organisation employait 1 200 personnes en 2012 et 900 à travers le monde. Le porte-parole du Quai-d'Orsay, Philippe Lalliot, a indiqué dans son communiqué que le « deuxième mandat [d'Irina Bokova] devrait lui permettre de poursuivre et de finaliser son programme. »

Face à la presse, Irina Bokova a renouvelé sa priorité pour l'Afrique, qui continue à lui faire confiance.

Ainsi se perpétue la tradition de l'Unesco dont les directeurs généraux effectuent presque toujours deux mandats. Cette élection pourrait être vue comme une défaite de l'Afrique. En effet, depuis sa création en 1945, hormis un Mexicain, un Sénégalais et un Japonais, l'Unesco a été dirigée par des Occidentaux, dont deux Américains et cinq Européens.

Un changement est toujours à espérer en 2017, comme d'ailleurs dans la plupart des organisations à vocation internationale (Banque mondiale, Fonds monétaire international, Organisation mondiale du commerce, etc.)