![]() Affaire Filimbi : le Parlement européen appelle à la libération immédiate et sans condition de Yves Makwambala et Fred BaumaSamedi 11 Juillet 2015 - 16:55 Les élus européens encouragent également la création de mouvements tels que Filimbi, « qui permettent aux forces prodémocratiques de se faire entendre », et se dit favorable à la participation des jeunes au processus électoral, dont ils ont été injustement exclus.
Dans une résolution du 9 juillet, le Parlement européen a tablé sur la RDC, en particulier sur le cas de deux militants des droits de l’Homme en détention, Yves Makwambala et Fred Bauma. Les parlementaires européens, qui exhortent les autorités de la RDC à la libération immédiate et sans condition de ces deux activistes, appellent également à l’abandon de toutes les accusations à leur encontre, à l’encontre des autres dirigeants de Filimbi ainsi qu’à l’encontre de tout autre militant, prisonnier d’opinion ou opposant politique arbitrairement arrêté et détenu pour ses seules opinions politiques ou pour avoir participé à des activités pacifiques. Cette résolution, note-t-on s’articule en trois parties comportant quatorze observations, vingt et une considérations et une vingtaine de demandes et recommandations, qui insistent notamment sur les avantages du respect des lois pour un processus électoral apaisé. « …rappelle que le respect de la diversité et de l’opposition politique, un débat politique ouvert et pacifique ainsi que l’exercice plein et entier des libertés constitutionnelles d’expression, de réunion pacifique, d’association et d’information sont indispensables pour garantir des élections démocratiques crédibles, inclusives, pacifiques et rapides; souligne que ces garanties sont essentielles dans une région des Grands Lacs particulièrement instable et qu'elles dépendent également de la bonne application de l’accord d’Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération », a souligné le Parlement européen. D’une manière générale, les parlementaires européens ont aussi déploré la confiscation de la démocratie qui aboutit notamment à des pertes en vies humaines, la violence arbitraire contre les manifestants et les arrestations qui ont eu lieu lors des manifestations de janvier 2015, ainsi que la répression à l’encontre des activistes et des opposants politiques, notamment lors des événements intervenus lors du lancement du mouvement Filimbi en mars 2015. Ils ont, par ailleurs, instamment plaidé pour la protection des détenus contre les actes de torture ou d’autres mauvais traitements ainsi que pour l’accès à leurs familles et leurs avocats. Violation flagrante de la loi Pour le Parlement européen, en effet, le fait que l’Agence nationale des renseignements (ANR) ait maintenu les prisonniers en détention sans inculpation pendant plus de 48 heures, en leur refusant tout recours à une assistance juridique et sans les présenter à une autorité judiciaire compétente, constitue une violation flagrante des droits garantis par la Constitution congolaise. C’est dans ce même cadre que les élus européens ont demandé une enquête exhaustive, approfondie et transparente sur les événements de janvier et de mars 2015 et à ce que toute action illégale et tout déni de droits ou de libertés soient identifiés. Selon cette logique, ces élus, qui se disent préoccupés par les tentatives permanentes de limitation de la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association ainsi que par les violations de plus en plus nombreuses de ces libertés par les autorités, tout fonctionnaire soupçonné d’être à l’origine de violations des droits ou des libertés garantis par les textes nationaux ou internationaux devra être traduit en justice. N’aider que les bons élèves En rappelant à la RDC ses engagements pris en vertu de l’accord de Cotonou, de respecter les principes de démocratie, d’Etat de droit et de respect des droits de l’Homme, parmi lesquels la liberté d’expression, la liberté des médias, la bonne gestion des affaires publiques et la transparence des mandats politiques, le Parlement européen, a noté que la nature et le montant de l’aide supplémentaire de l’Union européenne (UE) au processus électoral en RDC doivent dépendre des progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations de la mission d’observation électorale de l’UE de 2011 et de la mission de suivi de 2014, le respect du calendrier électoral et la présentation d’un budget crédible. Cette institution européenne a, en outre, encouragé le Parlement, le Sénat et le Président de la RDC, Joseph Kabila, « à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour consolider la démocratie et assurer la participation réelle à la gouvernance du pays de toutes les forces politiques, de la société civile et des mouvements prodémocratiques qui expriment la volonté de la nation congolaise, selon les règles constitutionnelles et légales ainsi que le principe d’élections libres et équitables ».
Adrienne Londole et Lucien Dianzenza Notification:Non |