Santé : le secteur pharmaceutique africain à la recherche de financements

Vendredi 4 Octobre 2013 - 13:28

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Organisé par la Banque africaine de développement (BAD) et le journal Africa Health, le premier sommet pharmaceutique public-privé d’Afrique s'est tenu à Hammamet, en Tunisie, en présence des experts du secteur

Cette plate-forme a réuni décideurs politiques, industriels, experts et bailleurs de fonds pour définir les meilleures stratégies de développement du secteur pharmaceutique et pour faire le point sur les partenariats public-privé, qui apparaissent aujourd’hui comme un mode de financement nécessaire pour améliorer la santé de la population africaine et développer cette industrie.

Abdellatif Mekki, le ministre tunisien de la Santé, a exprimé son soutient à ces partenariats, qui « permettraient d'améliorer la sécurité sanitaire, l'accessibilité aux médicaments ainsi que l'harmonisation des législations en Afrique ». À travers ce premier sommet, la BAD se révèle comme un acteur clé de ce dialogue public-privé pour renforcer la collaboration et développer des synergies entre les acteurs du secteur.

L'économiste en chef de la BAD, Mthuli Ncube, a souligné l'intérêt politique actuel pour le développement du secteur pharmaceutique en Afrique. « Bien que le marché africain ne représente que 2% du marché global, sa croissance reste la plus importante dans le monde. Les opportunités sont notables, compte tenu de la dynamique démographique et de la croissance du pouvoir d'achat. Par ailleurs, le continent représente une part importante des maladies infectieuses dans le monde », a-t-il expliqué.

« Face à la crise financière et à l'investissement requis pour développer cette industrie et la rendre plus compétitive, il est nécessaire de relever un certain nombre de défis », a estimé le chef de la division Santé de la BAD, Feng Zhao. Selon lui, de nouveaux modèles d'affaires et de partenariats sont à penser pour mieux répondre aux spécificités du continent. Plusieurs initiatives ont été entreprises dans ce sens pour développer le potentiel du secteur, a-t-il indiqué.

La BAD a lancé un programme ambitieux basé sur une stratégie institutionnelle à l'horizon 2022. Elle a défini ses priorités pour l’industrie pharmaceutique en soutenant le développement du secteur privé et l'intégration économique régionale, ainsi que les investissements et les compétences technologiques : trois axes majeurs qui visent à placer l'Afrique comme un acteur clé face aux enjeux globaux. Compte tenu des spécificités du secteur pharmaceutique africain, la révolution technologique et l'innovation peuvent servir à l'accélération de la croissance inclusive et à la création d'emplois.

De nombreuses initiatives ont déjà été lancées par la BAD pour encourager les secteurs public-privé, les ONG et les instituts de recherche en Afrique à développer des solutions innovantes en matière de santé. Ainsi, dix lauréats du prix E-health BAD ont présenté leurs innovations devant le panel d’experts.

Noël Ndong