Santé : ouverture du 5ème congrès national de l’ordre des médecins

Durant trois jours soit du 25 au 27 juin, les médecins vont cogiter sur l’avenir de leur profession en accouchant à la fin de ce grand forum des résolutions et recommandations qui vont servir pour les 5 ans à venir de fil conducteur du conseil national de l’ordre des médecins et par ricochet de la profession médicale en RDC.

Pour le ministre de la Santé publique,  il ne suffit pas seulement d’avoir des structures de santé réhabilitées mais il faut surtout  un personnel compétent, outillé pour administrer des soins de santé de qualité à la population. Raison pour laquelle, il a appelé les congressistes à réfléchir sur l’avenir de la profession médicale en RDC afin de dégager des écueils à surmonter pour des perspectives meilleures.

Un appel est donc lancé aux congressistes pour une réflexion sans complaisance parce que la RDC, fait savoir le ministre de la Santé publique, attend de vous médecins, étant entendu que vous exercez un ministère noble qui vous oblige toujours à avoir en esprit le serment d’Hippocrate, le respect de ce serment tout en évitant toute compromission.

Durant le déroulement de travaux du 5^ème congrès de l’ordre des médecins, les participants vont s’atteler à réfléchir sur trois sous- thèmes à savoir la prise en charge medico-sanitaire, c’est –à-dire le médecin face au malade ; la qualité de l’enseignement entendez par là le médecin face à l’enseignement  et  le fonctionnement ainsi que la gestion de l’ordre des médecins, c’est –à-dire le médecin face à sa corporation.

Le président du comité organisateur, le Dr Sulu a noté des progrès dans le secteur de la santé. Il s’agit notamment de la baisse de la mortalité  qui est passée à 28 décès pour 1000 naissances vivantes en 2013 ;  la prévalence de sida a aussi chuté, la polio est éradiquée.

Pour ce qui est de la mortalité infanto-juvénile, elle a également baissé. Elle s’élève à 104 décès pour 1000 naissances vivantes en 2013.  Mais à coté de ces efforts, fait savoir le Dr Sulu, il ya des défis. « Le budget alloué à la santé  est revu à la baisse. Il est estimé à 5% ; l’espérance de vie  a baissé à 51 ans avec 2,7%  de la population qui dépasse l’âge de 55 ans. La mortalité maternelle s’est accrue et la  RDC est classée parmi les 6 pays  qui contribuent  à la moitié de la mortalité maternelle mondiale ».

Le Dr Sulu a fustigé l’immixtion  dans la profession médicale des gens sans loi ni foi qui arnaquent la population. Pour ces gens, constate le Dr Sulu, seul le gain et l’argent du sang comptent au détriment de la population. Le Dr Sulu a, par ailleurs, regretté qu’il ya des étudiants qui  vont se faire inscrire  dans des facultés  de médecine qui n’ont pas de noms. «  Ces facultés n’ont pas des laboratoires, pas des structures d’encadrement. Conséquence : des diplômes délivrés par ces institutions sont remis en cause ».

De son coté, le président du conseil de l’ordre des médecins, le Dr Mbutuku a plaidé pour la résurrection  d’une structure d’approvisionnement  des médicaments comme c’était le cas avec le DCMP. Il a en outre déploré la mauvaise qualité de la formation des médecins en RDC qui se caractérise par l’inflation des structures  qui organisent la profession médicale loin des normes, la multiplicité des facultés de médecine, la complaisance dans la cotation des étudiants en médecine.

Tous ces desideratas seront débattus au cours de ce congrès qui, à en croire le Dr Mbutuku, offre une opportunité pour freiner la dérive de la profession parce que, fait-il remarquer, « un médecin mal formé constitue un danger pour la République ».

La clôture de ce congrès sera sanctionnée par l’élection d’un nouveau  bureau du conseil national  de l’ordre des médecins qui remplacera l’actuelle équipe.