Fosse commune de Maluku : l’Asadho exige des enquêtes indépendantes

Mardi 21 Avril 2015 - 18:30

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Pour l'ONG, la commission à constituer devra contenir des fonctionnaires de la Monusco, des organisations des droits de l’Homme nationales et internationales et des agents des institutions publiques.

Dans une conférence de presse tenue le 21 avril à son siège, dans la commune de la Gombe, en rapport avec les 421 corps enterrés dans une fosse commune à Maluku, l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho) a exhorté le gouvernement à procéder aux expertises scientifiques en vue d’identifier les personnes enterrées ainsi que la cause et les circonstances de leur mort.

Pour cette ONG, en plus de confier les enquêtes à une commission indépendante, le gouvernement devra également s’abstenir de tous actes de nature à empêcher, influencer et orienter le cours de l’enquête indépendante sollicitée. L’Asadho s’est également opposée aux enquêtes menées actuellement par la justice congolaise dont elle réclame l’arrêt immédiat. « L’Asadho dit non aux enquêtes conduites jusqu’à ce jour par la justice congolaise, pour la simple raison que le gouvernement ne joue pas à la transparence », a expliqué le président de l’Asadho, Me Jean-Claude Katende. Pour ce juriste qui ne prête pas foi en la justice congolaise, en effet, le gouvernement devrait mettre fin à ses enquêtes parce qu’elles « n’apporteraient rien ». « La justice congolaise ne va pas aboutir à des conclusions différentes de ce qui a été précédemment avancé », a-t-il soutenu.

L'Asadho, qui appelle la communauté internationale à exiger la constitution d’une commission indépendante pour mener ces enquêtes, lui a également recommandé de s’impliquer pour que cette commission ait les moyens logistiques, matériels et financiers pour mener ce travail alors que, d’autre part, elle doit appeler la RDC à respecter ses engagements nationaux et internationaux en matière de droits humains.

Exhumer les corps, une obligation !

L’Asadho a également fustigé l’attitude du gouvernement, qui laisse à la justice la latitude de décider sur l’exhumation ou non de ces corps enterrés à Maluku. Pour cette ONG, la décision de l’exhumation de ces corps ne doit pas être une possibilité laissée à la justice mais plutôt une obligation, étant donné que cet exercice devra permettre de procéder aux expertises scientifiques pour identifier les personnes enterrées, la cause et les circonstances de leur mort.

Cette association a également qualifié de diversion, tous les autres enterrements collectifs annoncés et effectués après celui qui est querellé. À en croire Me Jean-Claude Katende, la justice et les autorités du pays visent, par ces actes, banaliser le fait décrié.

L’Asadho, qui a salué la déclaration de l’Union européenne exigeant une enquête urgente, transparente et crédible, s’est aussi réjouie de l’appui financier que le gouvernement belge a accordé au Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme pour lui faciliter la participation à ces enquêtes.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Me Georges Kapiamba et Patrick de l'Asadho/Photo Adiac Photo 2 : Affiche montrant les réclamations de l'Asadho/Photo Adiac