Justice : un plaidoyer pour l’évacuation urgente du bâtonnier Muyambo pour des soins à l'étranger

Mercredi 15 Avril 2015 - 20:15

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L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), qui est préoccupée par la dégradation de la santé du président de la Scode, note que son pied gauche enflé, dont les orteils sont broyés, nécessite une prise en charge adéquate dans une institution médicale spécialisée.

La conférence de presse tenue le 15 avril à l’hôtel Cana par le président de l’Acaj, Me Georges Kapiamba a permis à ce juriste de démontrer, clichés médicaux en appui, l’état de santé dégradé du bâtonnier Jean-Claude Muyambo, détenu depuis 86 jours à la prison centrale de Makala. « Le pied dont il a minimisé  l’acte de torture subi lors de son arrestation commençait à gonfler », a souligné le président de l’Acaj.

S’appuyant sur le constat des médecins, clichés à l’appui, Me Georges Kapiamba a noté que le président de Scode a quelques orteils du pied gauche broyés. Ce qui nécessiterait une prise en charge médicale urgente dans un centre spécialisé. Or, a-t-il souligné, à Kinshasa ou dans tout le pays, il n’y a pas de centre spécialisé pour la prise en charge de pareil cas.

Utiliser son assurance pour se faire soigner

Pour le président de l’Acaj, les conséquences d’un échec dans ce genre d’opération seraient notamment l’amputation du pied malade, étant donné que cet endroit est très sensible car plusieurs veines passent par là. C’est donc pour s’assurer sur la réussite de cette intervention que le bâtonnier Jean-Claude Muyambo a choisi d’être opéré dans des conditions les plus sûrs possibles.  Il est disposé, selon le président de l’Acaj, à utiliser son assurance maladie pour se faire soigner à l’étranger, au lieu de laisser cette charge, comme la loi l’indique, au trésor public. « Nous demandons aux autorisés congolaises de lui accorder cette évacuation d’urgence en vue de sa faire soigner à l’étranger. Ainsi, on pourra prévenir tout dommage irréparable qui pourrait subvenir de suite de ce traumatisme », a soutenu Me Georges Kapiamba, qui a souligné que le droit aux soins de santé appropriés était une obligation pour l’État.

Citant le bâtonnier, le président de l’Acaj a rappelé que ce dernier avait été brutalisé par les policiers, lors de son arrestation, qui a fait suite à sa démission de la Majorité présidentielle. L’un d’entr’eux avait délibérément marché sur son pied gauche qui lui procure des douleurs atroces. « Les résultats des examens médicaux qu’il a subis dans plusieurs formations médicales de Kinshasa établissent que les os de son pied gauche ont été broyés et qu’il souffre d’une fracture polytraumatique. Seul son gros orteil  n’est pas touché. Il marche désormais avec des béquilles », a souligné Georges Kapiamba.

Cette ONG dit par ailleurs qu’elle va accompagner le bâtonnier Muyambo dans les procédures qu’il entend lancer incessamment contre les responsables de son arrestation et sa détention arbitraires ; sa torture et son mauvais traitement et l’atteinte à l’exercice de ses libertés d’expression et d’opinion. « Ces actions seront menées tant au niveau national qu’international. Il en sera de même pour les actions de prise à partie contre les magistrats qui ont commis des actes équivalents au dol », a précisé Mè Georges Kapiamba.

Le président de l’Acaj a également profité de cette conférence de presse pour dénoncer l’arrestation, depuis un mois, des activistes pro démocratie de la plate-forme Filimbi. Son ONG condamne fermement le harcèlement judiciaire contre le bâtonnier Jean-Claude Muyambo, des membres de cette plate-forme ainsi que de toutes les autres personnes. L’Acaj exige leur libération immédiate et sans condition.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Me Patrick Mutombo et Georges Kapiamba/Photo Adiac