![]() Santé : l’hôpital Biamba-Marie-Mutombo accueille la deuxième série de réparation gratuite des fistules obstétricalesMercredi 11 Mars 2015 - 14:00 Les opérations rentrent dans le cadre de la campagne lancée par le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) depuis 2003 sur le plan international et 2006, pour la RDC, en vue de l’éradication de cette affection qui touche plusieurs milliers de femme au monde.
Dans les explications sur le but de leur déplacement pour Kinshasa, le Dr Claude Dumergier pour qui ce voyage est le premier pour la RDC, a noté que c’est le Fnuap qui les a invités en vue de participer à cette campagne mondiale, lancée depuis 2003, de lutte contre les fistules obstétricales. Avec le Pr Falandry Ludovic, a-t-il expliqué, ils forment une équipe des gens qui sont presque retraités mais qui continuent à travailler uniquement dans le domaine de la réparation de fistules obstétricales. Pour la problématique de cette affection, le Pr Dumergier a soutenu que la cause principale de fistule est l’insuffisance des soins obstétricaux d’urgence. « Ce matin, on a déjà sélectionné une dizaine de cas, mais aujourd’hui nous allons opérer quatre ou six, en fonction des difficultés opératoires. En principe, nous sommes là pour une dizaine de jours », a-t-il expliqué. Ce scientifique, qui a émis sa joie de travailler avec ses collègues congolais, qui sont des séniors dans ce domaine, a vu dans cet exercice un échange d’expériences. « Dans ce genre de mission, on apprend autant qu’on enseigne », a-t-il dit. Des cas pathologiques compliqués Dans ses propos, le Pr Ludovic Falandry a voulu être modeste quant aux résultats attendus de cette mission. Il a reconnu avoir identifié, parmi les vingt et une malades sélectionnées, des cas plus complexes et même compliqués. Pour lui, il fallait admettre face à cette pathologie qu’il y a des cas qui peuvent être améliorés et non complètement guéris. « Il y a des cas extrêmement graves et là, on commence avec des cas difficiles. Je sais que le problème de fistule urogénitale est un problème complexe, mais là, on nous a présenté les cas les plus compliqués qu’il soit. Dans ma classification, je place ces cas dans le groupe 3 et certains dans le groupe 2 », a-t-il expliqué. Dans le groupe 3, le Pr. Ludovic Falandry place des femmes qui ont des lésions tellement complexes qu’on ne pas être sûr de pouvoir les guérir complètement. « Ici, je considère la guérison comme l’absence de fistule, la possibilité d’avoir une vie gynécologique normale, la réinsertion familiale et sociale », a dit ce scientifique. Les malades du Groupe 3 sont donc, à l’en croire, des femmes qui présentent des déchirures tellement complexes qu’on peut être amené à les opérer plusieurs fois. Mais des résultats ne pourront toujours pas être classés dans la guérison, mais plutôt dans l’amélioration. Dans cette classification du Pr Ludovic, il y a également des malades du groupe 2. Il s’agit, selon lui, des cas qui peuvent être complètement guéri. « Il y a dans ce groupe 2 des femmes qui ont des lésions difficiles mais dont on peut espérer une guérison, c’est-à-dire par une intervention, on peut espérer une guérison totale », a-t-il expliqué. Mais de l’avis de ce médecin, ce qui compte dans ces opérations, c’est la guérison de ces femmes. Par contre, a-t-il fait constater, il faut expliquer à ces malades leurs cas. « Je crois que nous devons à ces femmes la vérité. Nous ne pouvons pas le tromper, nous devons rester humbles devant cette pathologie qui est une pathologie très complexe qui touche le côté le plus intime de la femme. À cette femme dont la dignité est touchée au plus profond d’elle, nous devons la vérité. Nous devons être les plus humbles quand on les opère. Nous allons essayer de faire de notre mieux pour essayer de le sauver », a-t-il appuyé. C’est l’occasion pour nous, a-t-il poursuivi, d’échanger nos compétences pour apporter la meilleure amélioration de la prise en charge de cette pathologie qui est une pathologie infamante, humiliante et grave. La femme donne certes la vie, mais elle peut la perdre et perdre également sa dignité en donnant la vie. Selon les statistiques du Fnuap, il y a plus de quarante mille femmes qui souffrent de fistules en RDC. Et chaque année, le pays enregistre près de sept mille nouveaux cas de cette pathologie. Les opérations en cours visent donc à guérir ces femmes malades de leur affection et de les réinsérer dans la société. Une étude, note-t-on, est en train d’être menée par le Fnuap et ses partenaires pour la réinsertion sociale de ces malades opérées dont l’HBMM fait le suivi médicale. La première vague de ces opérations, rappelle-t-on, a été faite au mois de décembre 2014. Un spécialiste sénégalais avait travaillé avec l’équipe de Congolais composée des médecins de l’HBMM et des CUK pour opérer seize femmes identifiées dont la prise en charge financière a été appuyée, comme celles de la deuxième série, par le Fnuap.
Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo : Des médecins dans la salle d'opération de l'HBMM/Photo Richard Miamy |