Jeux de la Francophonie : le Congo finalement présent

La France avait refusé jeudi dernier de nombreux visas aux artistes et sportifs congolais devant représenter le pays aux Jeux de la Francophonie : aucun artiste et une poignée d’athlètes seulement avait obtenu des autorités françaises l’autorisation de voyager. Les services consulaires français avaient notamment émis des réserves sur les onze joueurs mineurs de l’équipe de football, empêchant la constitution d’une équipe pour venir remettre en jeux le titre obtenu par le Congo après la médaille d’or gagnée aux Jeux de Beyrouth en 2009. Le Congo avait donc dans un premier temps renoncé à sa participation et déclaré forfait. Après un week-end d’âpres négociations entre les autorités congolaises, françaises et l’OIF, certains athlètes et artistes devant représenter le Congo aux Jeux ont finalement obtenu leur précieux sésame.

Le Congo était d’ailleurs le grand absent lors de la cérémonie d’ouverture qui a inauguré avec faste les VIIèmes Jeux de la Francophonie, samedi soir à Nice. Le drapeau du Congo a été porté par une jeune figurante blonde recrutée sur place mais aucun athlète ou officiel congolais n’était présent.

Les footballeurs ont râté leur premier match contre le Rwanda en raison de cet imbroglio autour des visas, mais relancés par leur victoire 3-0 sur la France à la descente de l’avion, l’organisation des jeux est encore dans l’expectative sur le sort qui leur sera réservé. En effet, l’OIF doit encore décider si le Congo jouera encore un seul ou bien deux matchs dans sa poule.

À la décharge de la France, les jeunes joueurs congolais sans contrat professionnel dans leur pays, constituent sans doute des candidats potentiels à la « disparition ». Car ce phénomène est récurrent puisqu’à chaque compétition internationale, des athlètes africains profitent des visas obtenus pour se rendre dans les pays dits « du Nord » et y disputer les compétitions, pour y rester illégalement. Ainsi, déjà à Nice, une dizaine d’athlètes de la RD Congo (7 basketteuses, 2 cyclistes et 1 footballeur) se sont déjà volatilisés dans la nature après avoir reçu leurs primes.

Les Jeux de la Francophonie sont organisés une fois sur deux dans un pays occidental mais on pourrait imaginer, pour en finir à la fois avec les problèmes de refus de visas et de fuite d’athlètes, que ceux-ci n’aient désormais lieu que dans les pays du Sud. Une telle solution permettrait en outre à ces pays de se doter de véritables infrastructures, ce dont une ville comme Nice n’avait peut-être pas besoin.