Francophonie : François Hollande lance les jeux 2013 à NiceLundi 9 Septembre 2013 - 4:00 La Francophonie s’affiche en lettres géantes sur la place Masséna, à Nice, à deux pas de la célèbre promenade des Anglais, où le président français a déclaré ouverte, le 7 septembre, la septième édition de cet « événement international qui consiste à promouvoir, à travers la langue française, des valeurs partagées. » Dans un contexte international marqué par les crises en Afrique, la politique a été très présente dans les discours « La langue française [n’est] la propriété d’aucun peuple, d’aucun pays, mais appartient à toutes celles et à tous ceux qui nous font l’honneur de la parler », a rappelé d’emblée le président François Hollande, rendant hommage au secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf. Saluant Alassane Ouattara, le président de la Côte d’Ivoire, et Macky Sall, le président du Sénégal, présents à la cérémonie avec trente-cinq chefs de gouvernement et ministres, le président a exprimé son « attention toute particulière » pour Michel Sleiman, le président du Liban, « pays que nous devons préserver, protéger, sauvegarder dans cette région du monde ». Soulignant que la Francophonie est aussi le partage de valeurs, François Hollande a cité la liberté en premier : « Aujourd’hui même, je n’oublie pas les populations francophones dont les libertés fondamentales sont bafouées et dont la sécurité est menacée. Hier, c’était le Mali, aujourd’hui cela peut être la Centrafrique ou la République démocratique du Congo. Partout où un pays francophone voit ses droits bafoués, nous devons, nous les Francophones, être les premiers à venir leur apporter notre solidarité et notre concours. » Après le défilé des délégations, Abdou Diouf avait, sous les applaudissements, lancé quelques instants auparavant à la jeunesse : « Vous avez bien raison de vous indigner […] des inégalités de ce monde [...] qui peine à combler les attentes », affirmant les Jeux de la Francophonie comme « le message le plus fort qui soit » : celui « de la culture contre l'obscurantisme, du sport contre la violence ». « C'est une leçon d'humanisme et d'espérance », avait-t-il conclu. Ce message d’espoir et de solidarité, c’est Grand Corps Malade, ouvrant la partie festive de la cérémonie, qui l’a porté en premier en slamant : « Si tu rêves en français, si tu gueules en français quand tu es en colère, viens vite m’embrasser, je te présente ta famille », auquel a répondu l’Haïtien Kery James, dans un rap intense, Banlieusard, qui a dénoncé avec âpreté les inégalités dans la France d’aujourd’hui. Avec comme fil rouge La Mer, la chanson de Charles Trenet interprétée par Patricia Kaas pour l'Europe, Isabelle Boulay pour l'Amérique du Nord, les collectifs Vietnam et Siapo pour l'Asie et l'Océanie, Manu Dibango, représentant l’Afrique, a été le premier à faire monter l’ambiance de sa présence chaleureuse, accompagné de percussions endiablées. Enfin, dans un final plein d’énergie et de joie communicative, Magic System a entraîné le public dans la danse, clôturant la cérémonie avec énergie et enthousiasme en lançant une invitation générale pour les jeux de 2017 qu’accueillera la Côte d’Ivoire. En bord de mer, la fête s’est poursuivie par un feu d’artifice et un karaoké géant. La septième édition des Jeux de la Francophonie semble donc bien partie, sans toutefois la délégation du Congo-Brazzaville, qui a déclaré forfait pour protester contre les problèmes de visas de l’équipe de football. « Nous faisons le nécessaire pour que la délégation du Congo-Brazzaville revienne sur sa décision », avait déclaré plus tôt dans la journée, Yamina Benguigui, la ministre française de la Francophonie, lors d’une conférence de presse, en présentant ses excuses au nom des autorités françaises. Claudine Amar Légendes et crédits photo :Photo 1 : Le logo des septièmes Jeux de la Francophonie. (© DR) ; Photo 2 : Alassane Ouattara, Abdou Diouf et François Hollande. (© AFP) ; Photo 3 : Énergie et enthousiasme avec Magic System pour la clôture de la cérémonie. (© Adiac) |