Djihadisme: Cécile Kyenge invite à scruter aussi Internet

Jeudi 22 Janvier 2015 - 16:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

L’attaque contre Charlie Hebdo à Paris doit être l’occasion d’assécher le fondamentalisme belliqueux qui prolifère aussi sur les réseaux sociaux.

L’ancienne ministre de l’Intégration, Cécile Kyenge Kashetu, a estimé mardi à Rome lors d’une émission radiodiffusée que la violence inouïe des mouvements djihadistes aujourd’hui est une cause de rassemblement. Chacun est interpellé sur les causes qui transforment subitement ou non des jeunes de banlieues, parfois parfaitement intégrés, à se muer en fous de Dieu. Invoquer les malaises sociaux d’une génération de jeunes immigrés ne suffit plus, estime l’Italo-Congolaise.

Pour l’ancienne ministre devenue députée au Parlement européen, l’effort de tous est sollicité pour comprendre et extirpé un phénomène menaçant pour tous. « Il n’est plus question d’agir au seul niveau des nations, mais de porter le combat au niveau européen ». Et il n’est plus seulement question de réprimer des pulsions ou des velléités de passage à l’acte, mais d’agir à la racine. C’est-à-dire au tout-début des radicalismes naissants là où ils sont repérés.

« La plupart (de ces fondamentalistes) font leurs premiers pas  par des contacts sur Internet. Ils le font par le Web, à partir de n’importe quel lieu de la planète. C’est pourquoi nous ne devons pas fermer les yeux sur cet aspect ». C’est un fait que le djihadisme d’aujourd’hui se conforte aussi par les images et les sollicitations sur Internet. Ensuite, l’effet d’imitation pour reproduire les langages et les gestes violents suivent, même si Internet n’est souvent qu’un facteur aggravant.

Il ne s’agit pas aujourd’hui, prévient Cécile Kyenge Kashetu, de verser vers un monde tout sécuritaire. « Entre le respect de la vie privée et les impératifs de sécurité, il s’agit de trouver sur Internet un point d’équilibre. Cela peut passer par des campagnes de sensibilisation dans les écoles, car il ne s’agit pas seulement de fermer des sites », soutient-elle. Elle affirme qu’elle est parvenue à faire inscrire le débat sur le fondamentalisme informatique au sein de la commission européenne qui étudie aujourd’hui la parade au radicalisme religieux violent et sectaire.

Comme bon nombre de pays européens, l’Italie a été réveillée au danger du fondamentalisme par les attentats brutaux de Paris contre les locaux et les journalistes du journal satirique français Charlie Hebdo. Mais son travail de parade avait commencé un peu plus tôt dans la discrétion. Des imams sectaires ont été éloignés, et neuf sympathisants djihadistes expulsés en décembre. Le ministre de l’Intérieur, Angelino Alfano, a indiqué que son département avait en main la liste d’une centaine de noms surveillés pour leur potentialité à verser vers la violence religieuse en Italie.

Lucien Mpama