Vidéos sur Ébola : des survivants donnent des conseils pour sauver des viesMercredi 7 Janvier 2015 - 18:30 Une nouvelle application mobile et interactive leur permet de se connecter entre eux, transmettre des conseils de santé publique et tenir le monde au courant des défis auxquels ils sont encore confrontés après leur rétablissement. L’outil numérique, mis en place en Guinée le 5 janvier, est piloté par la première survivante guinéenne à faire part de son histoire dans le cadre de la campagne « #ISurvivedEbola ».Le premier message envoyé via l’applicaton mobile est celui de Camara 'Fanta' Fantaoulen de Guinée. « Oui, j’ai survécu à Ébola grâce à l’aide et au courage des professionnels de la santé qui m’ont soignée. Et j’ai appris que, ensemble, nous pouvons vaincre ce virus et protéger nos familles ainsi que nos communautés », explique-t-elle. La guinéenne a perdu son père et cinq autres membres de sa famille décédés des suites d’une infection suspectée ou confirmée par le virus Ébola. Fanta croyait que sa mort était imminente après que le virus eut été dépisté chez elle. Néanmoins, grâce à la combinaison d’un traitement précoce, au strict respect de son programme de traitement et à une détermination à toute épreuve, Fanta a pu guérir du virus et dispense désormais d'une assistance psychologique les patients atteints d’Ébola, indique-t-on. Réduire les stigmatisations sur les survivants à la maladie L’appui mobile constitue la toute dernière composante de la campagne #ISurvivedEbola, qui s’appuie sur les histoires de personnes ayant survécu au virus Ébola au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée afin de fournir des informations essentielles en termes de santé publique au sujet de la fièvre Ébola aux populations affectées et de réduire ainsi la stigmatisation à laquelle sont confrontées les personnes ayant survécu à Ébola. L’un des éléments- clés autour desquels s’articule la campagne réside dans la documentation d’histoires de personnes ayant survécu à l’épidémie en recourant aux formats vidéo, audio et imprimés, et en diffusant largement ces histoires via des médias, des plates-formes en ligne et d’autres canaux de diffusion locaux, nationaux et internationaux. La campagne comprend également des activités tout aussi importantes, telles que des pièces éducatives radiophoniques racontant des histoires de fiction fondées sur la réalité de la guérison et des émissions-débats, également radiophoniques, où les invités sont des personnes ayant survécu à Ébola. « L’appui mobile modifie véritablement le visage de cette campagne en donnant aux personnes d’Afrique de l’ouest la possibilité de s’échanger entre elles et de faire part au monde de leurs histoires en ce qui concerne Ébola et les cas de guérison à cette épidémie. Cet appui confère un visage humain à la guérison et s’avère être potentiellement en mesure de créer un véritable sentiment de communauté dans lequel les personnes ayant survécu à la maladie, plutôt que d’être stigmatisées, font figure d'héroïnes opérant à la pointe du combat. Les nouveaux éléments numériques de la campagne donnent à notre action une portée dépassant les limites de l’Afrique de l’Ouest et permettent à ces histoires personnelles et émouvantes d’être vues et entendues dans le monde entier », estime Carole Tomko, directrice générale et directrice de la création de Vulcan Productions, organisation qui finance la campagne. Briser les chaînes de transmission et prévenir de nouvelles infections La dernière vidéo en provenance du Liberia raconte l’histoire d’une jeune femme de 23 ans, Decontee Davis. Cette dernière a surmonté la fièvre Ébola dont le virus a tué le fiancé. Elle travaille actuellement dans un centre de prise en charge provisoire pour enfants ayant été en contact avec des patients atteints du virus Ébola et soumis à une période d’observation de vingt et un jours. Un grand nombre de ces enfants ont perdu l’un de leurs parents, voire les deux, du fait de la maladie. La nouvelle vidéo provenant de la Sierra Leone relate l’histoire d’Aminata Kargbo, étudiante à l’université, qui, après avoir survécu à Ébola, s’est affirmée à la pointe des efforts visant à sensibiliser ses compatriotes quant aux avantages qu’il y a à se soumettre à un traitement précoce. « Même si le traitement des patients revêt une dimension particulièrement critique, la meilleure façon de mettre fin à l’épidémie d’Ébola en Afrique de l’Ouest est de briser la chaîne de transmission de la maladie et de prévenir de nouvelles infections », souligne Rafael Obregon, chef du Groupe de la communication pour le développement de l’Unicef. La campagne est financée par la société Vulcan Productions de Paul G. Allen et mise en œuvre par PCI Media Impact en collaboration avec l’Unicef. Patrick Kianimi |