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Concours : les meilleurs sapeurs s'affrontentDimanche 19 Octobre 2014 - 5:00 Une voiture pour le meilleur sapeur. C’est le prix qui a été mis en jeu pour valoriser le mouvement de la Sape (société des ambianceurs et des personnes élégantes), devenu une véritable culture lors de la première édition du grand concours de la Sape organisé à Pointe-Noire, la capitale économique du Congo, les 11 et 12 octobre 2014. L’habillement, l’élégance, le respect (la trilogie) des couleurs, l’expression et la diatance ont été parmi les critères qui ont permis au jury d’élire le champion Si le Brésil, en Amérique du Sud, et le Cameroun, en Afrique centrale, sont reconnus pour le football, le Burkina Faso en Afrique de l’Ouest pour son cinéma, la République du Congo, jusque-là reconnue pour ses belles lettres, devient par ailleurs la capitale de la Sape à l’échelle internationale. Certes les vêtements sont achetés dans des grandes villes européennes, comme Rome, Milan, Paris, mais l’exhibition est faite au Congo. Et pour ce faire, il ne se passe plus une seule année où le concours de la Sape n’est pas organisé. Courant 2014, deux concours ont été organisés. Un au restaurant-bar La Main-bleue à Brazzaville pendant les grandes vacances, et un autre à Pointe-Noire, les 11 et 12 octobre. La particularité de ce grand concours de la Sape organisé par la maison Le Créateur, dirigée par Éric Kanga, designer styliste et modéliste, c’est qu’il s’est déroulé pendant deux jours, et le gagnant a bénéficié d’une voiture de marque Toyota. Six sapeurs en provenance de Brazzaville ont rivalisé d’ardeur avec leurs frères de Pointe-Noire. Il s’agit du Parisien Kiboba, dit le Vieux Laman (managé par Ély Fontaine), Yves Ngatsongo dit Yves Saint-Laurent le président des sapeurs de la zone nord de Brazzaville, Hydris Mbandzoulou le Raïs de la sape congolaise, Mangrokoto et Pélagie Kiba la grande dame de la sape au Congo, qui ont affronté Henri-Blaise Nguebeyi plus connu sous le pseudonyme de docteur Limam, autrefois champion du Kouilou, Mignon Bantsimba, Florent Malonga… de Pointe-Noire. Pendant deux jours, les spectateurs ont assisté à des démonstrations inhabituelles. Le vêtement a été mis à l'honneur dans toute sa splendeur. Pour ce faire, plusieurs passages ont ponctué cet événement. Trois passages au mess des officiers le 11 octobre. À l’issue desquels le jury a levé la séance qui a été sanctionnée par trois abandons. Au lendemain du concours, soit à la finale le 12 octobre au night-club Royal K, neuf candidats ont été invités à concourir pour trois places, avec une voiture pour la première place. Les passages en tenue décontractée ou relax, en demi-daquart (pantalon d’une autre couleur, la veste aussi d’une autre couleur) et en tenue conventionnelle ont permis aux concurrents de porter leurs plus beaux apparats vestimentaires, tout en agençant les couleurs, la trilogie des couleurs l’exigeant. Dandinant par-ci, présentant les griffes par-là, c’est le festival que les sapeurs ont présenté au public qui ne faisait que les ovationner à chacune de leurs sorties. Après cette rude bataille, le jury a rendu son verdict. C’est Henri-Blaise Nguebeyi, plus connu sous le pseudonyme de docteur Limam, autrefois champion du Kouilou, qui a obtenu la note de 9/10. Il est suivi par Mignon Bantsimba, élu deuxième avec une note de 7,5/10 et de Florent Malonga, troisième, avec une note de 7/10. Comme promis, les clés de contact de la voiture de marque Toyota (Benoît 16 d’appellation congolaise) ont été remises au champion Henri-Blaise Nguebeyi. Les deux autres vainqueurs ont reçu une enveloppe symbolique. Notons qu’un clin d’œil a été fait au défunt Rapha Boundzéki, artiste musicien qui a su valoriser ce mouvement au moment où il battait de l’aile au sortir des événements douloureux que le pays a connus dans la décennie 1990-2000. Plusieurs de ses chansons, notamment La Sapologie, Mateya, ont été interprétées lors de cette soirée élective. Pour avoir valorisé la sape, un diplôme à titre posthume lui a été décerné ainsi qu’une enveloppe devant permettre à ses enfants de faire face à la dépense des fournitures scolaires. Jacquito wa Pungu, sa tendre épouse qui a interprété l’une de ses chansons sur scène, a reçu également un diplôme d’honneur. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : Pélagie Kiba, femme sapeur, enseignante. (© DR) ;
Photo 2 : Henri-Blaise Nguebeyi, dit docteur Limam, champion du concours. (© DR) ;
Photo 3 : La voiture Toyota remportée par docteur Limam. (© DR)
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