Terrorisme : le Nigeria mobilise ses alliés contre Boko Haram

Selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères nigérian, cette réunion d'une journée a d'abord permis de faire le point sur la mise en œuvre des mesures décidées lors des précédentes réunions, notamment le sommet de Paris en mai dernier. Il a permis également d’examiner l'aide internationale pour combattre l'insurrection de Boko Haram.

Après une série d'attaques fulgurantes ces dernières semaines, le Nord-est du Nigeria serait hors de contrôle de l’armée. Boko Haram a attaqué lundi et mardi derniers la cité stratégique de Bama, la deuxième ville de l'État de Borno, située au nord-est non loin de la frontière camerounaise. Des témoins ont confirmé que la ville est effectivement tombée entre les mains de la secte islamique. Ce que les autorités nigérianes redoutent c’est qu’à partir de Bama, les islamistes pourraient attaquer Maiduguri, la capitale de l'État et métropole du Nord-est du Nigeria.

Lors du sommet de Paris, les pays occidentaux avaient promis l'envoi de spécialistes du renseignement et d'avions espions au Nigeria. Seulement, cette promesse est toujours attendue. Sur le terrain au Nigeria, l'armée, mal équipée et démoralisée, semble incapable d'enrayer seule, la progression de Boko Haram. Selon un bilan provisoire fourni par l’armée nigériane, l'insurrection armée du groupe terroriste depuis 2009 et sa répression féroce par les forces de sécurité nigérianes ont fait plus de 10.000 morts et 650.000 déplacés. Le Cameroun qui est devenu ces derniers temps la cible de Boko Haram, accueille 39.000 réfugiés nigérians et le Niger plus de 50.000, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU.

Avant 2012, les insurgés islamiques se limitaient aux actions de guérilla et d'attentats. Aujourd’hui, ils affrontent désormais de manière directe et organisée les militaires, d’après les spécialistes du Nigeria à Security Network (NSN). 

La France, dans un communiqué rendu public mercredi, a salué la tenue de la conférence ministérielle sur la sécurité à Abuja. « Cette réunion permettra de faire un point d’étape sur la mise en œuvre du plan d’action adopté le 17 mai à Paris pour lutter contre le terrorisme et renforcer la coopération opérationnelle entre les États de la région, dans le cadre de la commission du bassin du lac Tchad », peut-on lire dans le message.

La France se dit mobilisée pour appuyer toute action visant à lutter contre le terrorisme, dans le cadre du renseignement et d’aide à la coordination.