Kinshasa : regain d'insécurité

Samedi 16 Août 2014 - 16:15

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Il y a lieu d’interpeller l’inspectorat général de la police provinciale pour que des mesures drastiques soient prises afin de  contenir l’insécurité qui prévaut dans la ville.

L’insécurité revient au galop à Kinshasa. C’est le moins qu’on puisse dire eu égard aux cas de vols, de braquage et d’assassinats recensés ces derniers temps dans la ville. Alors qu’une relative accalmie s’était observée à la suite de l’opération « Likofi » menée par la police qui avait, en son temps, assaini la capitale longtemps assujettie aux caprices des fameux « kulunas », l’on tend à retourner à la case de départ. Dans certains coins de Kinshasa, en effet, il redevient hasardeux de circuler aux heures indues de la soirée au risque de croiser une bande des malfrats. Les habitants de la commune de Bandalungwa ont été témoins, le 13 août, d’une scène de cambriolage au niveau de l’avenue Mbavu.

Une femme et deux hommes armés de fusil de guerre ont fait irruption dans une boutique et un bistrot à 20 heures, tenant en respect les clients trouvés sur les lieux avant d’emporter tout ce qui était à portée de leurs mains. Argent, téléphones, bijoux et autres objets de valeur ont été rafflés par ces brigands qui se sont soustraits paisiblement sans être inquiétés après avoir tiré des coups de feu en l’air. Ce cas n’est pas isolé et s’insère dans un contexte d’insécurité généralisée dans lequel se fourvoient des bandes d’inciviques prêts à extorquer. Au mois de juillet, rapportent des sources, un corps sans vie d’un homme avait été retrouvé le long d’un caniveau au coin de l’avenue Sumbi au quartier Makelele dans la même commune de Bandalungwa.

Tout récemment encore, le quartier Delvaux dans la commune de Ngaliema avait été le théâtre d’une scène de braquage perpétrée par un groupe de malfrats dans une alimentation vers 22 heures. Ils ont réussi à extorquer deux mille cinq cents dollars aux tenanciers de cet espace commercial et abattu une femme trouvée sur les lieux. L’intervention de la police venue à la rescousse de la population a permis de mettre la main sur un des gangsters lynchés sur le champ par les habitants du quartier. Un peu partout dans la ville, ces genres de scènes sont redevenues fréquentes notamment dans la périphérie est où l’on fait état de la recrudescence des vols à main armée opérés de nuit. Les agences de transfert de fond, mais aussi les changeurs de monnaie établis dans les carrefours sont devenus la cible de ces hors-la loi qui ne ratent plus une occasion pour réaliser leur coup. D’où le renforcement de la sécurité constaté ces derniers jours dans les différentes maisons de change et places commerciales où sont de plus en plus visibles des policiers en tenue et bien armés.

D’où vient cette résurgence de l’insécurité à Kinshasa ? Le retour des fameux « Kulunas » récemment refoulés de Brazzaville à la suite de l’opération « Mbata ya bakolo » en serait pour quelque chose, dit-on. Abusant de leur fonction sociale consistant à veiller à la sécurité des biens et des personnes, la plupart des policiers mais aussi des soldats versent également dans des arrestations arbitraires sur fond d’extorsion. Dans tout les cas, l’intervention de la police reste sujette à caution. Les postes de police installés dans certains coins de la capitale ne parviennent pas à réaliser leur mission, souvent faute d’effectifs et de moyens d’action. Entre-temps, la plupart de policiers récemment permutés ne répondent plus présents et ne respectent pas la nouvelle mise en place. De quoi interpeller l’inspectorat général de la police provinciale Ville de Kinshasa pour que des mesures drastiques soient prises afin de  contenir l’insécurité qui prévaut dans la ville.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des policiers en faction