AFD : Yves Boudot présente le nouveau cadre d’intervention régionalMardi 29 Juillet 2014 - 11:23 Le directeur Afrique de l’Agence française du développement (AFD), Yves Boudot, a présenté le cadre d’intervention régional (CIR) 2014-2016 de l’agence La nouvelle stratégie d’intervention de l’AFD a pour objectif d’accompagner les potentialités de cette partie du monde qui connaît une croissance économique et démographique sans précédent. Il s’agit de « donner un cap, une feuille de route » pour les interventions françaises dans les quarante-neuf pays que compte l’Afrique subsaharienne, a expliqué Yves Boudot. « Le CIR Afrique 2014-2016 nous permet d’anticiper sur le fonctionnement à la fois sectoriel, volumétrique, opérationnel de notre réseau et sur les concours que nous allons pouvoir octroyer pendant cette période », a-t-il déclaré. Ce document comprend une partie sur le bilan de la stratégie mise en place les années précédentes. Il permet aussi de « réfléchir aux grands enjeux sur le développement du moment et de demain […], l’objectif [étant] d’essayer de croiser une offre et une demande ». La fin de la démarche « binaire » en Afrique Le document est conçu pour tenir compte de « ce que nos contreparties ressentent et proposent », a indiqué Yves Boudot. La stratégie de l’AFD doit tenir compte des perceptions, des attentes des partenaires africains, et les atouts de l’AFD aux yeux de ses partenaires sont « la proximité, l’écoute et l’adaptabilité ». Fini donc la démarche « binaire », il s’agit de trouver des solutions. Yves Boudot considère que la stratégie de l’AFD doit contribuer à « un développement inclusif et durable », avec deux objectifs : la lutte contre la pauvreté et la promotion d’une croissance durable. Selon Yves Boudot, les deux éléments majeurs du CIR de l’AFD sont la durabilité, qui constitue le socle commun de tout ce que l’agence souhaite mettre en œuvre ; et l’inclusivité, pour participer à combler une partie des écarts constatés, malgré la croissance, à l’intérieur même des villes, des pays ou des régions. « On voit bien, par exemple, que les zones maritimes sont souvent beaucoup plus développées que l’intérieur des pays », souligne-t-il. L’aménagement du territoire, axe majeur d’intervention 2014-2016 Parmi les grands axes d’intervention de l’AFD en Afrique subsaharienne pour 2014-2016, Yves Boudot cite en premier l’aménagement du territoire. Selon lui, une politique d’État doit tenter de réduire certaines distorsions liées à la géographie par « des actions volontaristes ». « L’un des rôles des bailleurs de fonds, c’est d’accompagner ces politiques », et cette « notion d’inclusivité » va se traduire en matière de prêts et de subventions. Le genre et le climat, points transverses du CIR 2014-2016 Un des autres points transverses du CIR 2014-2016 est le genre, la volonté de systématiser, dans tous les programmes, des composantes dédiées aux femmes ou aux jeunes filles. Il en va de même des « cobénéfices climats » recherchés dans les projets, dont il faudra rappeler aux partenaires africains qu’ils sont des obligations de l’AFD vis-à-vis des pouvoirs politiques français. Pour mener à bien sa stratégie, l’AFD prévoit un volume d’activité de 9,2 milliards d’euros, contre 2,8 milliards d’euros en 2013. La « belle décennie » de l’Afrique « La décennie écoulée a été très belle pour l’Afrique, sur le plan économique et sur le plan démocratique », note Yves Boudot. Il salue l’effort d’annulation de la dette de la part de la communauté internationale, ce qui « a permis une reprise de l’investissement public » et des taux de croissance retrouvés pour certains pays, ainsi que des avancées sur le plan agricole. En revanche, il constate un retard dans la transition démographique. Toutefois, il invite à rester attentif aux mouvements. La question de l’urbanisation en Afrique « Aujourd’hui beaucoup de villes africaines sont dans des situations urbanistiques peu favorables », estime Yves Boudot, qui appelle à des réponses rapides en termes d’aménagements publics. Grâce, entre autres, à l’émergence des classes moyennes, ferment du changement, on peut assister à une inversion de la tendance aux « villes chaotiques ». Le fondamentalisme islamiste, le terrorisme, la croissance non-inclusive : des risques pour l’Afrique Même s’il n’y a jamais aussi peu de conflits entre pays en Afrique, tout n’y est pas rose. D’autres risques existent : le terrorisme ou le fondamentalisme islamiste, la non-durabilité et la non-inclusivité de la croissance. Il note l’insuffisance des emplois formels, alors que le continent est en croissance, une croissance que tous les Africains ne sentent pas, et il considère à cet égard l’emploi des jeunes comme le principal défi à venir. Noël Ndong |