Mali : Alger accueille les négociations de paix entre le gouvernement et les rebelles

Mercredi 16 Juillet 2014 - 18:57

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Les autorités maliennes et les groupes armés ont entamé des pourparlers le mercredi 16 juillet dans la capitale algérienne pour tenter de trouver un accord global et définitif visant à mettre fin aux violences dans le pays

De nombreux observateurs estiment déjà que ces discussions s’avèrent difficiles pour les négociateurs puisque les rebelles du nord du Mali continuent de réclamer l'autonomie de la région de Kidal. Le pouvoir en place ne veut rien savoir arguant que l'intégrité du territoire et le caractère laïc de l'État ne sont pas négociables.

Avant de se rendre à Alger, les responsables du MNLA s’étaient insurgés contre les propos du Premier ministre malien, Moussa Marra,  selon lesquels ni indépendance, ni l’autonomie ne seraient à l'ordre du jour lors de ces négociations. « Si c'est comme ça, mieux vaut rester chez soi et ne pas gaspiller d'essence », avait commenté le mouvement armé.

Pour Modibo Keita, haut représentant du président malien pour le dialogue inclusif inter-maliens qui est se trouve à Alger en sa qualité de facilitateur dans ce dossier, ce premier round des négociations avec la rébellion doit être un « temps des compromis ». « L'équipe des négociateurs, c'est d'un côté les mouvements armés et ses quatre composantes et le gouvernement de l'autre. Le gouvernement va certainement faire des offres aux groupes armés et discuter avec l'accompagnement des techniciens et des cadres», a-t-il déclaré.

De son côté, le gouvernement algérien, qui donne de l’importance à cette rencontre rassemblant toutes les parties, se veut rassurant quant à l’aboutissement des pourparlers. « Nous sommes en mesure de voir une lueur au bout du tunnel », a souligné le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, lors d'une première séance de travail avec la délégation de l'État malien.

« Il faut arrêter les accords précipités », a avancé un négociateur du MNLA pour qui ces pourparlers ne sont qu'une étape parmi d'autres, les accords signés précédemment sous les auspices d'Alger étant toujours restés sans effet.

Mardi, à la veille de la rencontre d’Alger, Bamako et les groupes armés ont procédé à un échange de prisonniers : 86 détenus et 45 militaires et policiers ont été échangés contre 41 Touaregs.

Signalons que ces pourparlers inter-maliens sont le premier face à face formel entre les deux parties depuis l'élection présidentielle il y a un an. Ce sont aussi les premières négociations rassemblant l’ensemble des parties depuis l’accord intérimaire de Ouagadougou, en juin 2013. Cet accord prévoyait l'ouverture d'un dialogue inclusif inter-maliens soixante jours après l'entrée en fonction du gouvernement issu des urnes.

Nestor N'Gampoula