États-Unis-Afrique : la bonne gouvernance, la sécurité et la jeunesse seront abordés au sommet de Washington

Jeudi 10 Juillet 2014 - 17:00

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Après l’Élysée, les chefs d’État africains sont invités début août à la Maison-Blanche pour participer au premier sommet États-Unis-Afrique qui sera axé sur le renforcement des liens avec l’une des régions les plus dynamiques au monde, mettant l’accent sur les objectifs de l’administration américaine en matière de commerce et d’investissement et sur son engagement vers la sécurité et la gouvernance démocratique sur le continent africain

La réunion sera précédée d’un forum entre les entrepreneurs américains et africains. Des rencontres seront organisées autour de la société civile, sur la lutte contre le changement climatique la sécurité alimentaire, ainsi que sur la lutte contre le trafic d’espèces protégées.

Lors d’un point de presse électronique animé le 9 juillet avec des journalistes africains, la vice-secrétaire d’État américaine en charge de l’Afrique, Linda Thomas-Greenfield, a expliqué que le terrorisme sera un thème incontournable « parce qu’il s’agit d’une préoccupation essentielle pour les États-Unis ».

De nombreux pays africains sont aussi directement concernés par le problème. Linda Thomas-Greenfield a également souligné l’engagement de l’Amérique à lutter contre le terrorisme qui menace le continent africain. Elle a, en outre, rappelé que tous les chefs d’État africains ne sont pas invités à ce sommet. Les recalés sont ceux contre lesquels Washington a des griefs en matière d’atteinte aux droits de l’homme ou en raison d'un déficit de démocratie. Et d'indiquer que les États-Unis sont opposés aux modifications des constitutions par les présidents pour se maintenir au pouvoir. Parmi les exclus, figurent notamment le Soudanais Omar el-Béchir, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), l’Érythréen Issayas Afewerki ou encore le Zimbabwéen Robert Mugabe.

Renforcer les liens avec l'Afrique

Avec ce sommet, les États-Unis entendent renforcer leurs liens avec l'Afrique, face à la percée de la Chine et d’autres pays émergeants. Les conseillers économiques de Barack Obama l’exhortent régulièrement à renforcer la présence diplomatique américaine sur le continent mais, lors de sa tournée africaine en juin dernier, Barack Obama avait minimisé les rivalités entre investisseurs étrangers, déclarant qu’il n’y avait pas de « guerre froide ».

«C’est une bonne chose que la Chine, l'Inde, la Turquie et d'autres pays, comme le Brésil, prêtent de plus en plus attention à l'Afrique. Il y a un marché mondial et, si les pays qui sont en train de devenir des pays à revenus moyens considèrent qu'il y a des opportunités pour eux en Afrique, cela peut potentiellement aider l'Afrique », avait déclaré le président américain. Seulement, Barack Obama avait aussi, à cette occasion, mis en garde les investisseurs étrangers en estimant « important que les Africains s’assurent que ces interactions sont bonnes pour l’Afrique ».

500 jeunes leaders africains séjournent aux États-Unis

Évoquant le programme des jeunes leaders africains, Linda Thomas-Greenfield a indiqué qu’il concerne 500 personnes qui séjournent aux États-Unis depuis le 6 juin dernier, pour une durée de six semaines. « Le président Obama veut aider ces jeunes à devenir des leaders dans leur domaine d’activité. Il s’agit d’investir dans le futur de ces jeunes pour qu’ils deviennent des entrepreneurs, des leaders communautaires », a expliqué la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines qui a révélé que 80.000 demandes avaient été reçues mais le choix s’est porté sur 500 jeunes.

Les États-Unis ont initié ce programme pour aider les jeunes du continent parce qu’ils estiment qu’il faut « investir dans la jeunesse et l’empêcher de céder aux sirènes des terroristes de Boko Haram, d’AQMI et des Shebab ». Pour illustrer l’engagement de Washington contre les groupes terroristes en Afrique, Linda Thomas-Greenfield a rappelé que des experts américains sont présents au Nigeria pour aider à retrouver les 200 jeunes filles kidnappées par Boko Haram. Elle a assuré que ce sujet sera au centre des échanges au cours du sommet. « Notre but, c’est d’arriver à faire libérer ces jeunes filles pour qu’elles puissent rentrer chez elles », a-t-elle indiqué.

Le programme provisoire du sommet prévoit que le président Barack Obama recevra à diner tous les leaders africains à la Maison-Blanche le 5 août. S’en suivra une rencontre plénière au département d’État. De son côté, la Première dame des États-Unis, Michelle Obama, donnera, le 6 août, une réception en l’honneur des épouses des chefs d’État africains au Kennedy Center.

Yvette Reine Nzaba