« Stérilisation » des départements du Congo : la systématisation du contrôle des étrangers s’impose

S’appuyant sur les indices recueillis lors de l'opération lancée il y a deux mois dans des départements pilotes, la Sangha, la Cuvette et les Plateaux, le constat fait par la direction générale de la police a démontré que sur 1 502 étrangers répertoriés dans le seul département de la Cuvette près de 1 332 sont en situation irrégulière.

Cette communication avait pour objet principal d’apporter des éclaircissements afin, d’une part, d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur le sens de l’« opération stérilisation de nos départements » et, d’autre part, de mettre un terme aux accusations lancées contre la direction générale de la police selon lesquelles elle était en guerre contre les communautés étrangères régulièrement installés au Congo et, enfin, de rétablir la vérité sur les accusations ubuesques non fondées, à l’égard non seulement de la direction générale de la police mais aussi de autorités du pays, comme quoi le Congo serait un pays xénophobe. « Il s’agit d’une opération nationale qui s’inscrit dans le cadre général de la politique congolaise en matière d’immigration. Pour garantir l’intégrité de leur territoire et la maîtrise des évolutions et des mutations de leurs populations, et pour des raisons sécuritaires évidentes, les États ont toujours eu pour principe le contrôle des flux migratoires », a précisé le directeur général de la police.

Dans le cadre des missions assignées à la police figure la sécurisation des frontières du territoire national et le contrôle des étrangers entrant ou vivant au Congo. Ceux-ci doivent se conformer aux lois congolaises et se mettre en situation régulière. Disons que l’opération « stérilisation de nos départements » répond d’abord à cette préoccupation. « Cependant, elle a été lancée précisément ces derniers temps, parce qu’aujourd’hui, plus qu’hier, il y a urgence à systématiser le contrôle des étrangers », a tenté d’expliquer Jean-François Ndenguet. « En effet, à l’observation comme sur la base des données statistiques, il apparaît que la très inquiétante recrudescence d’une certaine criminalité est le fait de ressortissants étrangers, pour la plupart en situation irrégulière dans notre pays. Ce sont des sujets étrangers qui se sont illustrés dans les actes de brigandage qui ont fait souffler un vent de panique dans nos grandes agglomérations ces derniers temps », a-t-il déploré. Et d’ajouter : « Dans les cas de grande délinquance, c’est-à-dire de crimes crapuleux, de braquages sanglants et spectaculaires ou de phénomènes de petite délinquance, notamment de vols, de prostitution et de trafic de stupéfiants, etc., des ressortissants étrangers ont été commanditaires et exécuteurs de crimes inacceptables dans notre pays. »

La police a conscience de l’impatience des populations

Les Tchadiens sui se sont illustrés dans des vols à main armée et des assassinats de compatriotes et de quelques étrangers ont été arrêtés et mis hors d’état de nuire. Il s’agissait bien de ressortissants étrangers. On peut citer pêle mêle les assassinats de paisibles citoyens chinois avec la complicité de quelques marginaux congolais. Les vols de coffres-forts étaient la spécialité des citoyens venus de RDC, etc. « Donc, nous avons systématisé le contrôle des étrangers. Les résultats de nos contrôles sont effarants », précise Jean-François Ndenguet.

S’exprimant à propos de la célébration à Djambala du cinquante-troisièmeanniversaire de notre indépendance, le 15 août, il a jugé urgent de sécuriser le département et particulièrement la ville de Djambala qui recevra des chefs d’État et de gouvernement étrangers. Pour terminer, le directeur général de la police a promis de garantir la sécurité de tous et le bon déroulement des festivités nationales.