Rwanda : célébration du 20e anniversaire du génocide

Pour marquer cet événement, le chef de l’État rwandais, Paul Kagamé, allumera en ce jour commémoratif une flamme du souvenir au Mémorial du génocide de Kigali. Le programme prévoit aussi une « marche du souvenir » vers le plus grand stade de la capitale rwandaise où le président rwandais doit prononcer un discours et où se tiendra ensuite une veillée funèbre.

Vingt ans après ce massacre, les génocidaires présumés, dont des dirigeants extrémistes du régime hutu de Juvénal Habyiarimana, des soldats et des miliciens continuent d’échapper à la justice malgré le fait qu’un travail remarquable soit déjà fait pour tenter de rattraper les intéressés pour les juger. C’est le cas de Pascal Simbikangwa, premier Rwandais jugé en France pour le génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda, qui a fait appel de sa condamnation à 25 ans de prison.

C’est en 100 jours que 800.000 personnes avaient été massacrées : Tutsis pour la plupart mais aussi Hutus modérés. L’actuel président rwandais Paul Kagamé, qui en juillet 1994 s’emparait de la capitale rwandaise à la tête d’une rébellion majoritairement tutsi mit donc fin à ce génocide et lança un deuil national de cent jours, en référence au nombre de jours que durèrent ces massacres.

Malgré le génocide enduré par le Rwanda, le pays est considéré par de nombreux observateurs comme un exemple de renaissance sur le plan économique puisque son produit intérieur brut par habitant a été multiplié par cinq depuis une vingtaine d’années. Quant à son taux de pauvreté, il a baissé d’environ 25% (à 45%°). Ce qui, selon la Banque mondiale, a fait que les inégalités soient réduites. Malgré une croissance annuelle d’environ 8%, de 2001 à 2012, le pays a toutefois besoin de l’aide extérieure. Celle-ci représente 40 % de son budget de fonctionnement.

Rappelons que le génocide rwandais avait commencé le 7 avril, après l’assassinat la veille au soir du président Hutu, Juvénal Habyarimana, dont l’avion avait été abattu au dessus de Kigali. En effet, Juvénal Habyarimana et le président burundais de l’époque, à savoir Cyprien Ntaryamana,  ainsi que plusieurs hauts responsables du Rwanda et du Burundi avaient été tués à bord de l’avion qui les ramenait de Tanzanie où ils avaient participé à un sommet consacré aux crises burundaise et rwandaise. Les circonstances exactes et les responsabilités de cet accident sont toujours l’objet de vives controverses. La première théorie attribue l’attentat au président actuel du Rwanda alors que la seconde avance que ce sont des extrémistes hutus qui en étaient responsables parce qu’ils voulaient faire capoter les accords d’Arusha.