Sommet Afrique-UE de Bruxelles : les Africains plaident pour un paradigme plus réaliste dans les relations

Mercredi 2 Avril 2014 - 12:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Après Le Caire (Égypte), Lisbonne (Portugal), Tripoli (Libye), c’est Bruxelles (Belgique), la capitale de la diplomatie européenne, qui accueille, les 2 et 3 avril, le sommet Afrique-Union européenne (UE) en présence d’une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement africains et européens, de patrons de grandes institutions internationales, de chefs d’entreprise, d’observateurs internationaux, ainsi que des représentants de la société civile des deux continents

Ce quatrième sommet Afrique-UE a pour thème « Investir dans les personnes pour la prospérité et pour la paix. » La réflexion portera donc sur l’approfondissement de la coopération selon les trois axes définis dans le thème.

Concernant les personnes, les dirigeants vont réfléchir aux moyens visant à promouvoir le capital humain africain à travers l’éducation et la formation, y compris des femmes et des jeunes, en leur permettant d’acquérir les compétences et les connaissances nécessaires pour une meilleure insertion professionnelle.

Sur la prospérité sera débattue la création de nouvelles mesures visant à encourager les investissements et des moyens en vue de stimuler la croissance, avec l’objectif final de créer des emplois, notamment pour les jeunes.

S’agissant de la paix, la réflexion devrait tourner autour du renforcement du soutien de l’Union européenne aux capacités dont dispose l’Afrique pour la gestion de sa sécurité, la paix étant au fondement du développement humain et de la sécurité des personnes.

Le sommet permettra également de faire le point sur la coopération actuelle et future dans les divers domaines couverts par la stratégie commune Afrique-UE et d’étudier les moyens de la mettre en œuvre de façon plus effective et rationnelle.

Ce sommet devrait se conclure par « l’adoption d’une déclaration politique embrassant l’ensemble des thèmes relatifs aux relations entre l’UE et l’Afrique. Un document précisant les modalités de la coopération de continent à continent dans le cadre de la stratégie commune Afrique-UE pour les trois années à venir devrait également être adopté », indique l’UE dans une note d’information.

Aujourd’hui, le principal souci l’Afrique est de maintenir la dynamique de croissance économique positive de plus de 5% que connaît le continent depuis 1995. La priorité n’est plus à l’aide mais au commerce ; la dynamique n’est plus celle de l’asymétrie subie mais d’un partenariat égalitaire gagnant-gagnant entre les acteurs.

Adoptée lors du deuxième sommet Afrique-UE tenu à Lisbonne (Portugal) en 2007, la stratégie commune Afrique-UE avait défini comme objectif d’établir les bases et principes d’un changement de paradigme dans les relations entre l’Afrique et l’Europe, dominées par une dépendance de l’aide des pays africains. Près de sept ans après son adoption, cette stratégie est confrontée à un certain scepticisme. On peut donc s’attendre à des échanges francs et ouverts autour de sujets d’intérêt commun pour enfin jeter de nouvelles bases tournées, entre autres, vers des incitations à l’investissement, à la création d’emplois en faveur des jeunes, la paix et la sécurité.

Avant le sommet, le président de la Commission européenne (CE), José Manuel Barroso a déclaré : « Concrétisant la vision exposée dans la stratégie commune Afrique-UE, le sommet permettra d’approfondir notre partenariat d’égal à égal et de saisir de nouvelles opportunités de coopération en élargissant les liens politiques, économiques et interpersonnels. Dans ce contexte, il s’agira notamment de parvenir à une croissance économique durable et soutenable qui offrira des opportunités et du bien-être à tous nos concitoyens. »

De notre envoyé spécial, Noël Ndong