Somalie : MSF demande aux bailleurs internationaux d’assurer l’aide humanitaire

Lundi 10 Mars 2014 - 15:24

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Dans un rapport rendu public ce 10 mars, Médecins sans frontières (MSF) insiste pour que le retour volontaire de centaines de milliers de réfugiés somaliens dans leur pays, qui se précise actuellement, ne se fasse pas au détriment de l’aide fournie aux personnes qui restent dans les camps de réfugiés au Kenya voisin

L’étude met en lumière les conditions de vie inadéquates et l’insécurité qui règnent à Dagahaley, un des cinq camps formant de Dadaab, au nord-est du Kenya. Le rapport Dadaab refugees (un avenir incertain) fournit également les détails d’une enquête effectuée l’an passé par MFS à Dagahaley. À la lumière de la situation actuelle, et malgré les programmes encadrant le retour de réfugiés somaliens dans leur pays, MSF souhaite que les différents acteurs, et en particulier des donateurs internationaux, assurent un financement adéquat qui permette de continuer à fournir aide et sécurité aux camps du Kenya. Avec de nombreuses organisations confrontées à des coupures budgétaires, et face à la détérioration de la sécurité, les auteurs du rapport demandent instamment aux donateurs internationaux d’assurer l’aide humanitaire, et demandent au gouvernement du Kenya d’améliorer la protection des réfugiés.

L’organisation exhorte également le gouvernement kenyan à assurer la protection des réfugiés et à améliorer la sécurité dans les camps, de telle sorte que les ONG puissent y accéder et fournir leur assistance. Elle souligne que les efforts déployés par le gouvernement kenyan et le HCR pour améliorer la dignité et la sécurité des réfugiés au cours du processus de retour, doivent être maintenus. « Les résultats de notre évaluation révèlent des conditions lamentablement inadéquates à Dagahaley. Par exemple, 41% des réfugiés interrogés affirment que leurs abris ne fournissent pas de protection suffisante contre la pluie, et environ un réfugié sur dix n’a pas accès aux latrines », commente Charles Gaudry, chef de mission pour MSF au Kenya.

Les responsables de MSF affirment que les données recueillies cette année font à nouveau état d’une situation grave. Pour preuve, l’organisation signale qu’en janvier, elle a traité 2.346 cas de diarrhées hydriques, soit plus de 900 cas de plus que l’année précédente sur la même période. « Ceci représente une augmentation de 39%, et illustre l’urgence des améliorations à apporter au camp, en termes d’hygiène et d’abri. Les conditions de vie actuelles des réfugiés sont tout simplement inacceptables », poursuit Charles Gaudry.

Selon le rapport, la malnutrition continue de nuire gravement à la santé des populations de Dagahaley, bien qu’elle ne soit pas actuellement à un niveau critique. La surveillance en cours met en évidence une large cohorte d’enfants malnutris, avec une moyenne mensuelle de 175 nouvelles admissions au programme MSF de nutrition thérapeutique ambulatoire. Chaque mois, 49 enfants malnutris victimes de complications médicales sont admis à l’hôpital de MSF.

« Avec des conditions aussi déplorables dans le camp, les équipes médicales de MSF restent en alerte pour détecter la moindre détérioration de la situation alimentaire. La réduction du financement des ONG est un souci majeur. Par exemple, le Programme alimentaire mondial a dû réduire ses rations alimentaires de 20% en novembre et décembre à Dadaab. Si de telles coupes se reproduisent, cela aura des conséquences graves sur la santé et le statut nutritionnel des réfugiés », conclut le chef de mission pour MSF au Kenya.

 

 

Nestor N'Gampoula