Centrafrique : 3 000 soldats de la paix et policiers pourront être déployés

Vendredi 21 Février 2014 - 15:56

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Au cours de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU du 20 février concernant la République centrafricaine, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a proposé aux pays membres la mise en place d’un plan en six points destiné à stabiliser la situation dans le pays

« Une partition de facto du pays est en train de se produire, avec les musulmans d’un côté et les chrétiens de l’autre. Cette partition pose des germes de conflits et d’instabilité pendant les années à venir, peut-être pendant des générations », a déclaré Ban Ki-moon.

Le secrétaire général des Nations Unies a adressé ses remerciements à l’Union africaine et à la France pour avoir déployé des troupes en Centrafrique, mais il a estimé qu’elles n’étaient pas suffisantes pour faire face à la gravité de la crise. S’agissant du déploiement de la future opération de maintien de la paix de l’ONU, il a promis de faire bientôt des recommandations, rappelant cependant que la mise en œuvre d’une telle mission prendrait du temps.

« La population de la République centrafricaine ne peut pas attendre des mois. La communauté internationale doit agir de manière décisive maintenant pour prévenir une aggravation supplémentaire de la situation », a insisté Ban Ki-moon.

Pour répondre aux risques les plus immédiats auxquels est confronté le pays, il a proposé un plan en six points, notamment l’envoi dans les jours prochains d’au moins 3 000 soldats de la paix et policiers pour renforcer les troupes de l’Union africaine et de la France déjà sur place.

Dans son plan, le secrétaire général propose également que toutes les forces internationales en République centrafricaine soient mises sous un commandement coordonné et que les troupes africaines reçoivent un soutien logistique et financier, à savoir des rations, de l’eau et du carburant.

Le plan appelle aussi à soutenir le gouvernement de la République centrafricaine pour l’aider à établir des capacités lui permettant de fonctionner.

« Ce soutien devrait inclure une assistance financière pour ramener les policiers dans les rues, les juges dans les tribunaux et les gardiens de prison à leurs postes », a dit Ban Ki-moon. Il s’est félicité de l’annonce faite par le Danemark d’une contribution de 2 millions de dollars à cette initiative.

Il a aussi appelé à l’accélération d’un processus de réconciliation politique pour empêcher « un délitement supplémentaire des liens communautaires et jeter les bases de la fin du conflit ». Le secrétaire général a également rendu hommage aux « efforts sans relâche du médiateur en chef de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso. »

Par ailleurs, Ban Ki-moon a annoncé l’arrivée imminente à Bangui du président de la commission d’enquête sur les violations des droits de l’homme, mandatée par le Conseil de sécurité de l’ONU pour démarrer le travail.

Enfin, il a demandé aux bailleurs de fonds de financer l’aide humanitaire et au Conseil de sécurité de soutenir les mesures nécessaires pour la mise en œuvre de ce plan.

Yvette Reine Nzaba