Economie verte : vingt-quatre millions d’emplois à l’échelle mondiale d’ici à 2030

Mardi 15 Mai 2018 - 17:21

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L’information émane de l’Organisations internationale du travail (OIT), dans son rapport publié le 15 mai.

 

Selon "Emploi et questions sociales dans le monde 2018: une économie verte et créatrice d'emploi", l’action visant à limiter le réchauffement climatique à deux degrés Celsius va se traduire par suffisamment de créations d’emplois pour compenser largement les six millions de suppressions d’emplois faites ailleurs. « Vingt-quatre millions d’emplois vont être créés dans l’économie verte si l’on met en place des politiques permettant de promouvoir une économie plus respectueuse de l’environnement », a indiqué l’OIT.

De nouveaux emplois seront créés grâce à l’adoption de pratiques durables dans le secteur de l’énergie, y compris la modification du mix énergétique, la promotion de l’usage des véhicules électriques et l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments.

Les services écosystémiques, y compris la purification de l’air et de l’eau, le renouvellement et la fertilisation des sols, le contrôle des parasites ainsi que la pollinisation et la protection contre les conditions climatiques extrêmes contribuent, entre autres, à la préservation de l’agriculture, la pêche, la foresterie et du tourisme qui emploient 1,2 milliard de travailleurs.

Mais la hausse prévue des températures va faire du stress thermique, en particulier dans l’agriculture, un phénomène courant. Le rapport calcule qu’il va provoquer une perte mondiale de 2% des heures travaillées d’ici à 2030 pour cause de maladie.

L’économie verte pour surmonter la pauvreté

« Les conclusions du rapport soulignent que les emplois dépendent pour beaucoup de la qualité de l’environnement et des services qu’il fournit. L’économie verte peut permettre à des millions de personnes supplémentaires de surmonter la pauvreté et offrir de meilleures conditions de vie à cette génération et aux suivantes », a affirmé la directrice générale adjointe de l’OIT, Deborah Greenfield.

Au niveau régional, il y aura des créations nettes d’emplois dans les Amériques, en Asie et Pacifique ainsi qu' en Europe, s’élevant respectivement à trois, quatorze et deux millions d’emplois, grâce aux mesures prises en matière de production et de consommation d’énergie. En revanche, il pourrait y avoir des pertes nettes d’emplois au Moyen-Orient (–0,48 %) et en Afrique (–0,04 %) si les tendances actuelles se prolongent.

Le rapport demande aux pays de prendre des mesures d’urgence pour former les travailleurs aux compétences exigées par la mutation écologique de l’économie et pour leur fournir la protection sociale qui facilitera leur transition vers de nouveaux emplois, contribuera à la prévention de la pauvreté et réduira la vulnérabilité des ménages ainsi que des communautés.

 « Les changements de politiques dans ces régions pourraient contrebalancer les pertes d’emplois anticipées ou leurs effets négatifs. Les pays à faible revenu et certains pays à revenu intermédiaire ont encore besoin d’aide pour développer la collecte des données et pour adopter et financer des stratégies en faveur d’une juste transition vers une économie durable sur le plan environnemental et une société qui inclut chacun et chacune, dans toutes les couches de la société », a souligné Catherine Saget, auteure principale du rapport.

Si les mesures prises pour lutter contre le changement climatique peuvent parfois aboutir à des suppressions d’emplois à court terme, leur impact négatif peut être réduit grâce à des politiques appropriées.

Le rapport prône des synergies entre les politiques environnementales et les politiques de protection sociale qui soutiendraient à la fois les revenus des travailleurs et la transition vers une économie verte.

« Les pays doivent prendre des mesures d’urgence afin d’anticiper les besoins de compétences liés à la transition vers des économies vertes et de proposer de nouveaux programmes de formation. Le passage à des systèmes agricoles plus durables créerait des emplois dans des fermes bio de taille moyenne ou grande, et permettrait aux petits exploitants de diversifier leurs sources de revenus, surtout si les fermiers disposent des compétences adéquates », indique le document.

Le rapport montre aussi que les législations, les réglementations et les politiques environnementales qui intègrent les questions liées au travail offrent un moyen de faire avancer l’Agenda de l’OIT pour le travail décent et ses objectifs environnementaux.

Yvette Reine Nzaba

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