Election présidentielle au Mali : le président sortant candidat à sa propre succession

Lundi 7 Mai 2018 - 12:15

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Ibrahima Boubacar Keïta a été investi, le 6 mai, comme candidat à  la prochaine échéance électorale du 29 juillet par une large coalition de près de soixante-dix partis, lors d’une réunion à Bamako, a-t-on appris de sources concordantes.

 Bocary Tereta, président du RPM, la formation présidentielle et principale composante de la coalition soutenant le chef de l’Etat malien, a, d’ores et déjà, donné son assentiment quant à ce choix. « A la demande de son parti et de ses alliés politiques, le président malien IBK (Ibrahim Boubacar Keïta) accepte d’être candidat à la présidentielle de juillet », a-t-il déclaré lors de cette réunion.

Le chef de l’Etat malien, 73 ans, élu en 2013 pour cinq ans, n’était pas présent à cette réunion, tenue devant trois mille personnes. Quant à la cérémonie d’investiture proprement dite, elle sera organisée à une date ultérieure.

Le choix porté sur le président sortant comme candidat à la présidentielle par la coalition de partis ne surprend guère, puisque lors d’une rencontre, le 5 mai, avec leurs dirigeants, Ibrahim Boubacar Keïta, qui n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature, avait affiché sa disponibilité à se présenter au scrutin de juillet. « Nous sommes prêts à resservir ce pays de toutes nos forces », avait-il déclaré.

L’investiture d’Ibrahim Boubacar Keïta intervient après le lancement, le 29 avril, d’une coalition d’une soixantaine de partis politiques et associations qui se proposent de réaliser « l’alternance et le changement » au cours de la prochaine élection présidentielle. Dans leur manifeste, les dirigeants des partis concernés se sont engagés à « mettre fin à l’immense gâchis qu’a été le quinquennat finissant », allusion faite au bilan du président sortant.  Parmi les membres de cette coalition figurent Soumaïla Cissé, chef du principal parti d’opposition, Tiébilé Dramé ainsi que plusieurs candidats déclarés à l’élection présidentielle.

Le gouvernement malien avait officiellement convoqué, le 27 avril, le corps électoral pour le scrutin du 29 juillet. Pour l’heure, près d’une dizaine de candidats se sont déjà déclarés. Il s’agit, entre autres, d'un ex-Premier ministre de l’actuel chef de l’Etat malien, Moussa Mara; un de ses anciens ministres, Mohamed Ali Bathily; le maire de Sikasso (sud), Kalifa Sanogo; le richissime homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo. L’ancien ministre et militaire Moussa Sinko Coulibaly et deux hauts fonctionnaires internationaux, Modibo Koné et Hamadoun Touré ont également annoncé leur candidature.

Les autorités maliennes assurent, depuis des mois, que le vote se déroulera à la date prévue, malgré les reports successifs enregistrés pour les précédentes élections programmées depuis 2013, en raison notamment de la menace djihadiste.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ces terroristes ont été en grande partie chassés et dispersés par une opération militaire lancée en janvier 2013, à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature, en mai-juin 2015, d’un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes.

 

Nestor N'Gampoula

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