Tchad : démission du Premier ministre

05-05-2018 15:58

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Le chef du gouvernement, Albert Pahimi Padacké, a pris la décision le 3 mai, conformément à la nouvelle Constitution qui supprime le poste de Premier ministre, a-t-on appris de source officielle.

Le Premier ministre et son gouvernement ont remis leur démission le 3 mai, selon un communiqué de la présidence. La nouvelle Constitution, adoptée le 30 avril par le parlement, consacre la naissance de la 4e République tchadienne. Le scrutin avait été boycotté par l’opposition qui protestait contre l’adoption du projet de révision constitutionnelle. Ce texte renforce les pouvoirs du président tchadien avec la mise en place d’un régime présidentiel intégral, sans Premier ministre ni vice-président.

Issu des résolutions du forum national rassemblant les forces politiques, religieuses et sociales du pays, tenu en mars, qui était boycotté par l’opposition et une partie de la société civile, le texte limite le nombre de mandats présidentiels. Il prévoit singulièrement que le mandat passera à six ans, renouvelable une fois, contre cinq ans renouvelable indéfiniment actuellement. Mais cette limitation ne convainc pas l’opposition, qui relève qu’Idriss Deby, 65 ans, dont le cinquième mandat s’achève en août 2023, pourra rester au pouvoir jusqu’en 2033.

La nouvelle Constitution prévoit aussi que les ministres nommés par le président prêteront serment devant lui. Le chef de l’Etat pourra aussi « déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres », précise le texte, ajoutant que le gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale et que les députés sont élus au suffrage universel direct.

Un recours en annulation contre le projet de loi constitutionnelle déposé le 2 mai par vingt-six députés de l’opposition au Conseil constitutionnel a été rejeté le jour suivant à l’issue de la plénière de cette institution. Le projet de la nouvelle Constitution avait été adopté malgré le fait que l’opposition, les organisations de la société civile et l’Église catholique avaient demandé que cela soit par référendum et non par voie parlementaire. 

 

Nestor N'Gampoula

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