Sécurité des journalistes en RDC : FFJ plaide pour un dispositif spécial de la MonuscoMercredi 2 Mai 2018 - 19:36 L’ONG a lancé son appel, le 2 mai, prélude à la célébration, le 3 mai, de la Journée mondiale de la liberté de la presse. L’organisation de défense et de promotion de la liberté de la presse, Freedom for journalist (FFJ), exhorte la Mission d’observation des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) d’intégrer, dans sa mission, un dispositif spécial de protection et de sécurisation des journalistes avant, pendant et après les élections générales qui auront lieu fin décembre. Cette déclaration est un résumé des échanges entre les correspondants de FFJ au cours d’une vidéo-conférence organisé du 1er au 2 mai. FFJ souhaite, pour cette période sui generis parsemée des tensions, la création d'un poste spécifique d’adjoint du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU chargé de la protection des journalistes. « Ce souhait vise à porter, à l’international, toute violation des droits reconnus au journaliste en plein exercice de son métier. Ce n’est pas par absurdité que FFJ prédit des débordements préjudiciables au journaliste et au média. Ce serait justice si l’ONU adoptait une résolution dans ce sens comme elle l’a opté pour inscrire la question du processus électoral dans les objectifs de sa Mission en RDC », argumente l’organisation. Pour cette ONG, en effet, un numéro vert pour alerter la Monusco sur toute entrave au travail du journaliste devrait encourager la société alors qu’un task force organisations de défense de la liberté de la presse-Monusco devrait permettre une coordination de protection et de sécurisation du journaliste où qu’il soit. FFJ appuie le combat de l’Unesco pour la défense des journalistes FFJ a rappelé que l’Unesco reconnaît que la promotion de la sécurité des journalistes et la lutte contre l’impunité de ceux qui les agressent sont des éléments centraux de son action. Cette affirmation, note l’ONG, est portée aussi par FFJ. De son côté, FFJ dit reconnaître que les agressions contre les professionnels des médias sont souvent perpétrées dans des situations non conflictuelles par le personnel de sécurité et même la police locale, faisant des journalistes locaux les cibles les plus vulnérables. « Ces agressions comprennent l’assassinat, l’enlèvement, le harcèlement, l’intimidation, l’arrestation illégale et la détention arbitraire », a précisé l'association à but non lucratif. Cette journée placée sur le thème "Médias, justice et État de droit : les contrepoids du pouvoir" devra permettre à l’ONU, selon FFJ, d’accompagner la société congolaise dans la voie de la démocratie fondée sur l’existence des médias libres et indépendants. « L’État censé protéger les journalistes et les médias les a plutôt livrés aux dépositaires du pouvoir régalien », a regretté l'ONG dans sa déclaration. À ces jours, a-t-elle poursuivi, les médias sont un thermomètre de la démocratie et, seuls, ils aident la population à contrôler la gestion des dirigeants, dénoncent et éclairent la lanterne de la communauté. De l’avis de FFJ, dans le contexte de la RDC, la justice, censée aider la communauté à moraliser la vie publique, est devenue le dernier rempart des dirigeants politiques qui l’utilisent à tort pour réduire au silence des médias qui gênent. « Le juge appelé à dire le droit ex-æquo at bono est pris à partie par la société qui l’accuse de faire plaisir au plaignant politique face au prévenu journaliste, sans défense. D’où l’appel de FFJ à plaider pour que la justice, reconnue pourtant impersonnelle et abstraite, fasse droit à la société », a-t-elle insisté. L’ONG note qu’à ce jour, parmi les typologies de violations des droits de la liberté de la presse, les pressions judiciaires et administratives sont au premier rang d’incessantes agressions et arrestations arbitraires contre les journalistes. Les dirigeants politiques forts, souligne-t-elle, instrumentalisent les magistrats. L’objectif poursuivi est de semer la peur dans la profession des journalistes. Notant que cette pratique annihile le visage d’une réelle démocratie, l’ONG a signifié que cette dernière présente le pays comme un Etat prédateur de la liberté de la presse, mieux un État tyran, hostile à la contradiction. « L’État de droit repris dans le thème de cette année devrait l’être si et seulement si le gouvernement reconnaît le droit à la critique reconnu aux médias et le droit à l’information reconnu aux citoyens, aussi le droit du journaliste à accéder à toutes les sources d’information. FFJ souhaite un système judiciaire à l’appui d’un journalisme libre et indépendant », a appuyé cette ONG. Lucien Dianzenza Notification:Non |