Migrations : l’Union africaine se penche au Maroc sur l'intégration des migrants en Afrique

La rencontre a eu pour but d’élaborer un « agenda africain sur la migration », centré notamment sur l’intégration des migrants, en particulier des jeunes, sur le continent. Selon le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, les résultats de cette réflexion collective seront présentés lors du prochain sommet de l’Union africaine (UA), prévu fin janvier à Addis-Abeba, en Ethiopie. « L’intégration des migrants et le partage des responsabilités en matière de gestion des frontières, d’intégration et de réintégration, seront quelques-uns des volets majeurs de l’agenda africain sur la migration », a précisé le ministre marocain lors de cette conférence ministérielle.

Son homologue guinéen, Mamadi Touré, a souhaité que l’accent soit mis, au cours de cette réunion, sur « la migration régulière au service du développement socio-économique du continent ». « La politique migratoire ne peut se fonder uniquement sur les impératifs sécuritaires », a-t-il plaidé pendant les débats. « La lutte contre la migration irrégulière nécessite l’implication de tous les acteurs (...) en joignant nos efforts, nous pourrons mettre en œuvre une stratégie viable et assurer un meilleur avenir à la jeunesse africaine », a insisté le chef de la diplomatie guinéenne.

La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane, a, quant à elle, souligné que « la meilleure ressource est notre capital humain, jeune et prometteur, d’où la nécessité de conjuguer les efforts afin de l’inciter à travailler en faveur du continent et à participer activement à son développement ».

Si 12% seulement des migrants originaires des pays d’Afrique choisissent d’émigrer vers l’Europe, il sied de noter que la migration en Afrique est essentiellement intra-africaine puisque 80% de ces migrants préfèrent une destination du continent. Et c’est l’Afrique du Sud qui arrive en tête des destinations d’accueil sur le continent avec 3,1 millions de migrants africains, suivie de la Côte d’Ivoire (2,1 millions) et du Nigeria (1,9 million).

La réunion de Rabat, qui a réuni une quinzaine de représentants des différentes sous-régions d’Afrique, s’inscrivait dans le cadre du mandat panafricain confié en mars dernier au roi Mohammed VI pour élaborer une « vision commune » sur le programme migratoire de l’organisation panafricaine.

Le Maroc a réintégré l’UA début 2017. Depuis lors, elle préconise une migration intra-africaine ordonnée. En raison de l’importance du sujet, le dernier sommet de l’UA-Union européenne, tenu fin novembre à Abidjan, en avait fait une grande préoccupation alors que les Européens cherchent à limiter l’afflux de migrants et réfugiés en provenance d’Afrique dans leurs pays.