Médias : soixante-cinq journalistes tués en 2017 dans le monde

Mardi 19 Décembre 2017 - 11:05

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L'information a été rendue publique le 19 décembre par Reporters sans frontières (RSF), dans son bilan annuel sur le travail des journalistes.

L’ONG basée à Paris note dans son texte que 2017 est l’année la moins meurtrière depuis quatorze ans pour les journalistes professionnels. Cela s’explique en partie par une meilleure protection des reporters mais également au fait que des pays dangereux « se vident de leurs journalistes ». C’est en raison de « la prise de conscience croissante de la nécessité de mieux protéger les journalistes et la multiplication des campagnes menées en ce sens par les organisations internationales et les médias eux-mêmes », que l’on doit cette baisse, commente-t-on. La Syrie, l’Irak, le Yémen, la Libye sont les pays « où l’on assiste à une hémorragie de la profession », déplore le rapport.

Evoquant les principales raisons ayant conduit à l’assassinat des journalistes, le bilan annuel de RSF précise que sur les soixante-cinq journalistes (professionnels et non-professionnels) tués au cours de l’année, trente-neuf ont été sciemment visés alors que vingt-six autres ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. Le rapport signale que la Syrie demeure le pays le plus meurtrier pour les reporters avec douze journalistes tués, devant le Mexique (onze), l’Afghanistan (neuf), l’Irak (huit) et les Philippines (quatre). Parmi ces soixante-cinq journalistes tués dans le monde cette année, cinquante sont des professionnels, sept des « journalistes-citoyens » (blogueurs) et huit « collaborateurs des médias ».

Pour RSF, ce sont les conflits armés qui mettent en péril la vie des journalistes qui les couvrent. A cela s’ajoute le cas des Etats comme le Mexique où « des cartels et des politiques locaux font régner la terreur », contraignant aussi certains journalistes à « quitter leur pays ou leur profession ». « Au pays des cartels de la drogue, les journalistes qui traitent de la corruption de la classe politique ou du crime organisé sont quasi-systématiquement visés, menacés, voire exécutés. Cela a été notamment le cas de Javier Valdez Cardenas, journaliste chevronné de 50 ans, collaborateur de l’AFP et de médias locaux, froidement assassiné le 15 mai », soulignent les auteurs de l’étude. Ils estiment que « le Mexique est le pays en paix le plus dangereux au monde pour les reporters ».

En ce qui concerne les journalistes emprisonnés, RSF relève que la tendance générale est à la baisse après avoir recensé au total 326 journalistes placés sous les geôles dont 202 professionnels, 107 blogueurs et 17 collaborateurs de médias. La Chine détient le record des journalistes emprisonnés avec 52 d’entre eux sous les verrous devant la Turquie (43), la Syrie (24), l’Iran (23) et le Vietnam (19) alors que les groupes armés comme l’Etat islamique ont retenu en otages, à ce jour, 54 journalistes dont 44 professionnels.

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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