Centrafrique : l’UE déploiera une mission militaire en février, les pays donateurs promettent 500 millions de dollars d’aideMardi 21 Janvier 2014 - 12:37 Le 20 janvier, alors que le Parlement provisoire élisait la maire de Bangui, Catherine Samba-Panzi, présidente intérimaire de la Centrafrique, l’Union européenne a promis d’y dépêcher une opération militaire aux côtés des forces française et africaine. La communauté internationale a, quant à elle, annoncé son intention de débloquer 500 millions de dollars en faveur de la Centrafrique, meurtrie par les violences intercommunautaires L’opération de l’UE, à laquelle le feu vert a été donné unanimement par les ministres des Affaires étrangères de l'union, est donc la première intervention au sol sous drapeau européen depuis son intervention au Tchad, en 2008. On sait qu’au Mali et en Somalie, l'appui militaire de l’UE est pour l'instant essentiellement consacré à la formation des troupes africaines et à la lutte en mer contre la piraterie. Les premiers éléments devraient arriver sur le terrain en février. La France, qui dispose actuellement de quelque 1 600 hommes sur place, sera probablement la nation-cadre de cette mission et devrait y participer tant au niveau de l’état-major que des effectifs. En attendant que d’autres pays annoncent leur participation à l’opération militaire, l’Estonie a déjà fait savoir qu’elle était prête à envoyer 55 hommes. La Belgique et l’Allemagne étudieraient, selon des sources diplomatiques, les possibilités d’un soutien plus appuyé à cette mission. Les ministres, réunis à Bruxelles, se sont également entendus sur le concept de gestion de la crise en Centrafrique. L’état-major de l’opération doit dresser la liste des besoins pour que les États membres étudient comment ils pourront contribuer à l’opération. Par ailleurs, la communauté internationale s'est engagée à débloquer près de 500 millions de dollars d'aide (environ 368 millions d'euros) pour l’année 2014. Selon l’ONU et l’UE qui ont donné cette information, la Banque mondiale versera 100 millions de dollars, l'Union européenne 90 millions, la Banque africaine de développement (BAD) 75 millions, alors que la France, premier pays donateur, se propose de débloquer 47 millions de dollars. « La priorité est de lier l'humanitaire au plan global de stabilisation du pays », a déclaré Valerie Amos, secrétaire générale adjointe de l'ONU chargée des affaires humanitaires. Il s’agira donc de mettre l'accent sur le soutien aux plus de 900 000 personnes déplacées sur l'ensemble du territoire en raison des violences intercommunautaires, soit 20% de la population. La ville de Bangui compte à elle seule quelque 480 000 déplacés, dont 60% sont des enfants. L'ONU estime que plus de la moitié des 4,6 millions de Centrafricains nécessitent une aide immédiate. La commissaire européenne à l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva, a assuré que les pays donateurs se mobiliseraient totalement pour « tenter de mettre fin à la grave crise » humanitaire de la Centrafrique, qui « a été si longtemps oubliée ». Nestor N'Gampoula |