France : Denis Sassou N'Guesso, médiateur de la Cééac, s’entretient avec François Hollande sur la Centrafrique

Lundi 20 Janvier 2014 - 0:30

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Le président français, François Hollande, a reçu le 17 janvier son homologue congolais, Denis Sassou N'Guesso, médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cééac) sur la crise centrafricaine

« Les deux chefs d’État ont évoqué la crise centrafricaine et se sont félicités de l’amélioration progressive de la situation sécuritaire dans ce pays, qui reste toutefois volatile », indique un communiqué de l’Élysée. L’opération Sangaris et le renforcement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) sous commandement de l’Union africaine (UA) ont contribué à une baisse sensible des violences contre les civils, a poursuivi le communiqué.

Au plan politique, François Hollande et Denis Sassou N'Guesso ont pris acte des démissions du président de transition en Centrafrique, Michel Djotodia, et de son Premier ministre, Nicolas Tiangaye. Ils ont appelé au respect de l’esprit et de la lettre des différents accords de transition. François Hollande a renouvelé sa confiance aux Centrafricains et aux institutions africaines « pour choisir une équipe de transition ». Le nom d’Émile Gros-Raymond Nakombo comme probable remplaçant de Michel Djotodia est de plus en plus cité. En effet, c’est un des rares hommes politiques centrafricains à avoir refusé d’intégrer la Séléka.

Le président français a aussi rappelé le souhait de la communauté internationale que « cette nouvelle équipe puisse œuvrer au rassemblement des Centrafricains, à l’amélioration de la situation humaine et au rétablissement du fonctionnement de l’État ». Il a jugé que la sécurité s’améliorait lentement dans ce pays d’Afrique centrale, alors que l’ONU estimait l’existence d’« éléments pour un génocide » en Centrafrique, où un million de personnes ont été déplacées par la violence et une moitié touchée par la crise.

Plus de 1 600 soldats français sont déployés depuis le mois de décembre 2013 en Centrafrique sous mandat de l’ONU pour mettre fin aux violences, aux tueries et aux exactions, en plus des 4 400 soldats de la Misca déjà présents. Les soldats français ont intervenu le 17 janvier pour arrêter des exactions dans des localités de l’axe nord-ouest reliant Bangui au Cameroun.  

Les ministres des Affaires étrangères de l’UE devraient donner dans la journée, à Bruxelles, leur accord pour l’envoi de soldats européens en soutien à la France en Centrafrique, comme l’avait réclamé François Hollande lors du sommet européen de décembre dernier consacré à la défense. L’accord politique qui sera signé est une première étape. Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait le 22 janvier donner mandat aux Européens pour agir.

Cette base juridique servira de cadre pour les six à douze pays espérés par la France pour envoyer des soldats en Centrafrique. Parmi les pays qui pourraient donner un avis favorable pour envoyer leurs troupes, on peut déjà citer la Belgique, la Pologne, la République tchèque, l’Estonie. On avance le chiffre de 500 à 1 000 soldats de l’UE pour une durée de quatre à six mois.

Noël Ndong