Guinée Equatoriale : les citoyens appelés aux urnes le 12 novembre

Jeudi 9 Novembre 2017 - 14:22

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Cent députés et soixante-quinze sénateurs seront choisis par quelque 300 000 électeurs du pays d’1,2 million d’habitants, à la faveur des élections législatives, sénatoriales et municipales, notamment pour les maires des deux principales villes : Malabo, capitale politique, et Bata, capitale économique.

Malgré le fait que le parti au pouvoir - Parti démocratique de Guinée Equatoriale (PDGE, au pouvoir depuis 1987) - est donné favori pour le scrutin, l’opposition garde l’espoir de gagner des sièges au Parlement. Le PDGE devrait rester seul maître à bord dans l’hémicycle, dont il occupe aujourd’hui 99% des sièges et sur lequel il a exercé un contrôle sans partage depuis la fin du monopartisme en 1991.

L’opposition compte plusieurs partis tels que l’Union du centre droit (UCD), une coalition de quelques formations politiques emmenée par le parti Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), et le parti Citoyens pour l’innovation (CI). Elle dit croire en la chance de changer la configuration du Parlement. En effet, l'opposition nourrit cet espoir et estime que les choses ne seront pas profitables au régime, parce que ce scrutin aura lieu dans un contexte de crise économique fortement marquée par la chute du prix du baril de pétrole, principale manne financière du petit pays depuis des décennies. « Si nous entrons au Parlement, nous allons changer toutes les lois et abroger la Constitution », promet Avelino Mocache Mehenga, président de l’UCD.

Le CI qui rassemble des milliers de militants et sympathisants à ses meetings, est tout aussi optimiste. « Nous avons présenté 97% de listes électorales au niveau des circonscriptions, ce qui signifie que si les élections sont libres et avec la popularité dont jouit notre parti, nous espérons remporter les élections », a déclaré son leader, Gabriel Nse Obiang. Ex-lieutenant de l’armée revenu de 13 années d’exil en Espagne, ce responsable du CI avait été exclu de la présidentielle du 24 avril 2016 pour n’avoir pas vécu cinq années consécutives dans le pays. Il a été de nouveau exclu de ces élections. M. Nse Obiang a été condamné, en mai dernier, à six mois de prison pour « injures graves » envers le parti du président, Teodoro Obiang Nguema (74 ans, et au pouvoir depuis 1979), ainsi qu’à l’interdiction d’exercer toute activité politique.

« Ces élections sont une opportunité pour que le peuple qui souffre de la misère, du chômage, de la pauvreté, des maladies (...) prenne son destin en main », a affirmé Andres Esono Ondo, secrétaire général du CPDS.

Dans un discours à la nation en fin octobre, le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, déclarait : « Dans une confrontation électorale, il n’y a ni vainqueur ni vaincu, c’est le peuple qui gagne ». L’actuel chef de l’Etat avait été reconduit en juillet dernier à la tête du PDGE pour « une durée indéterminée » et désigné candidat de son parti pour l’élection présidentielle de 2022.

Nestor N'Gampoula

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