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Travailleurs de nuitSamedi 18 Janvier 2014 - 8:45 Imaginez un peu : au petit matin les principales artères de la ville jonchées de tas de sable, de feuilles mortes et de poubelles à l’abandon. Imaginez maintenant qu'au cœur de la nuit votre enfant malade est emporté par une terrible crise de paludisme ; le corps affaibli, sa température grimpe. Au centre hospitalier où vous vous rendez, les portes sont closes. Aucun médecin de garde pour offrir à votre enfant les soins nécessaires. Imaginez… Heureusement, l’organisation de la société épargne à bon nombre d’entre nous ces désagréments grâce à des « héros » de la vie nocturne de nos villes. La nuit tombée, au moment où la ville s’endort, à l’abri de la cacophonie du jour s’activent des hommes et des femmes dans divers secteurs professionnels où le travail de nuit est indispensable, voire obligatoire. Ces « métiers de la nuit » en font des travailleurs de nuit dont le rythme de vie frôle l’anormalité. Ces personnes vivent à contretemps, travaillent quand les autres dorment, dorment quand il fait jour, harmonisant, à notre insu, l’activité humaine. Le dossier qui leur est consacré veut attirer notre attention sur cette catégorie de personnes auxquelles on prête parfois si peu d’attention, et pourtant ils œuvrent au bon fonctionnement de l’ordre des choses. Ainsi nombreux sont les boulangers, infirmiers, pharmaciens de garde, imprimeurs, chauffeurs de taxi, agents de sécurité… à assurer la continuité de la vie économique et sociale de la ville, souvent au péril de leur propre sécurité. La parole dans ce numéro est donnée à ces acteurs de la vie nocturne de notre ville qui témoignent de leur situation et expliquent ces « métiers de la nuit » à l’échelle individuelle. Meryll Mezath |