Enquête internationale : le Gabon rejette la requête de l’UEMardi 24 Octobre 2017 - 17:06 Les autorités du pays sont sommées de clarifier les violences intervenues en août et septembre 2016, après l'élection présidentielle soldée par la victoire du président Ali Bongo Ondimba. Le Gabon ne donnera suite « à aucune demande d'enquête internationale » sur les violences post-électorales d'août et septembre 2016, outre l'enquête en cours de la Cour pénale internationale (CPI), a déclaré, le 23 octobre, le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie By Nze en réponse à une requête de l'UE. Le 18 octobre, dans un communiqué, la délégation de l'Union européenne (UE) au Gabon avait « insisté » de nouveau sur la nécessité d'une « enquête indépendante portant sur ces faits ». « Nous sommes surpris de cette demande, alors que le Gabon a déjà saisi, de sa propre initiative, la CPI, seul juge international reconnu par tous », a réagi, au cours d'une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement. Et de souligner : « Nous nous en tiendrons à ce que dira la CPI. Nous n'entendons, à ce stade, n'accéder à aucune autre demande d'enquête internationale », déplorant une « communication intempestive » de la part de l'UE. L'annonce de la réélection du président Ali Bongo Odimba, le 31 août 2016, avait provoqué une vague de violences. Des manifestations contre le pouvoir, Assemblée nationale incendiée, des interpellations par centaines, assaut des forces de sécurité contre le quartier général du rival du président, Jean Ping, ont jalonné la période post-électorale. Ces violences ont causé la mort de trois personnes, selon le bilan officiel. Une partie de l'opposition et de la société civile affirme avoir identifié une trentaine de morts et évoque des disparitions. En décembre dernier, une mission électorale de l'UE avait conclu que le scrutin avait été entaché « d'anomalies » qui « mettent en question l'intégrité du processus de consolidation des résultats et du résultat final de l'élection ». Les autorités gabonaises ont dénoncé à plusieurs reprises une « ingérence » de l'UE. « Le Gabon est un État souverain. Nous n'accepterons aucun diktat ou une quelconque forme de mainmise. (...) Il n'est pas question que l'UE au Gabon devienne juge et se transforme en tribunal », a fait savoir Alain-Claude Bilie By Nze, avant de rassurer sur les mécanismes d’apaisement mis en place pour ramener la sérénité dans le pays. Josiane Mambou Loukoula Notification:Non |